En juin dernier, le groupe de Vichy Agenou a sorti « Des brumes, Des lueurs ». Un quatrième album aux sonorités rock et aux textes très travaillés.
« Je suis sous aérosol. J’ai les poumons qui se collent. Je continue de suivre le troupeau ici-bas. Alors vient me chercher pour m’emmener loin avant que je finisse con à manger du foin », en quelques mots tirés de la chanson « Mes sombres lueurs », le groupe Agenou donne le ton, le tout servi par un joli riff de guitare. Ce titre figure sur le quatrième album des musiciens vichyssois « Des brumes, Des lueurs ». Gilles, le chanteur d’Agenou raconte l’histoire de la formation musicale : « Le groupe existe depuis 2007. Au départ c’était un quatuor. On avait fait une chanson, qui s’appelait « A genou » et que l’on avait présentée à Vichy dans un magasin de musique, pour connaître leur avis. Cela avait débouché sur un tremplin. On n’avait encore jamais réalisé d’album. On a commencé à jouer. Les organisateurs ont cru que la chanson était le nom du groupe. Sur l’affiche du tremplin, il y avait « Agenou ». On a gardé le nom du groupe. A la batterie, il y a Julien. A la guitare et aux claviers, on trouve Jessy. A la guitare, il y a Soun, et à la basse, Marc. Et moi au chant ».
On produit du rock et des chansons à texte
A l’écoute de l’album, difficile de ne pas penser à Noir Désir mais le chanteur refuse toute comparaison : « C’est difficile de définir notre style car on nous compare forcément à des groupes qui ont existé. On est vite catalogués. Evidemment, on a des influences qui sont vite reconnaissables. On produit du rock et des chansons à texte ». Avec « Des brumes, Des lueurs », les musiciens n’ont pas procédé comme à l’accoutumée : « Il s’agit de notre quatrième album. Il est sorti en juin. J’ai écrit les textes. D’habitude, on compose la musique tous ensemble. Là, je suis arrivé avec un projet plus précis, avec des textes et des ambiances de musique. Il y a des chansons plus épurées, des pianos voix. Cela a été écrit avant le COVID car j’ai commencé en 2018. Il y a des chansons qui résonnent alors qu’elles ont été composées avant la crise ».
Un album à deux facettes
Très vite, à l’écoute des morceaux, on semble percevoir comme un dyptique, de l’ombre à la lumière. Gille souligne : « L’album est en deux parties. Je voulais que, lorsqu’on l’écoute du début à la fin, tout s’accroche, et que le début se retrouve parfois dans des chansons de la fin. On passe des brumes aux lueurs. Je voulais proposer un chemin ». Il poursuit : « Dans « Mes sombres lueurs », je voulais retracer tout ce qu’il y a dans l’album, à la fois de la colère, de la tristesse, de l’espoir et des choses qu’on ne comprend pas. L’album peut paraître noir mais il a pour but de donner de la force. Il est rempli d’espoir malgré tout ».
Des textes ciselés
Sur tous les titres, on perçoit immédiatement un gros travail dans l’écriture : les mots sont choisis et font mouche : « Je voulais être précis dans l’écriture et laisser encore plus de place au texte. Cela m’a donné beaucoup de temps d’écriture et on est plutôt contents du résultat ». Le chanteur du groupe confie : « Je ne suis pas musicien au départ. J’étais dans le milieu sportif et l’écriture est venue répondre à un besoin d’extérioriser les choses, notamment sombres. J’avais besoin d’écrire. J’y ai rajouté un peu de guitare. J’ai appelé mon pote Soun pour m’aider et c’est venu comme ça. Je pars d’émotions personnelles pour écrire ». Petite particularité, le groupe n’est pas professionnel et chaque membre exerce une activité : « Personne n’est intermittent. On a tous un travail. Personne n’est rémunéré par la musique. On arrive à maintenir un groupe, se recentrer sur l’humain. Marc est prof de musique au conservatoire, Soun travaille dans les travaux publics, Julien est cadre dans une usine, Jessy est enseignant et moi aussi. On a démarré tard la musique. On a commencé pour s’amuser. On n’avait pas 20 ans pour se dire qu’on allait casser la baraque ».
Des concerts à venir
C’est sur scène que le groupe se révèle. Des dates sont en préparation, ainsi qu’un gros événement en 2022 à Vichy. Gilles indique : « Je pense que, comme pour de nombreux groupes, la scène est essentielle. On a démarré par ça. On jouait nos chansons sur scène et quand on avait besoin d’un peu d’argent, on allait en studio pour enregistrer les chansons créées en live. On a toujours fonctionné de la sorte, mis à part pour ce dernier album, avec un gros travail en studio. On a beaucoup soigné les arrangements. C’est en live que ça a fonctionné avec le public ». L’album est disponible sur les plateformes d’écoute. « On a de très bons retours. On avait quelques inquiétudes car nos précédents albums avaient des sonorités plus pêchues. Cet album a une ambiance plus mélancolique. On est très contents » affirme le chanteur. Pour connaître les dates des prochains concerts, vous pouvez suivre la page Facebook d’Agenou.