L'épidémie de grippe venant s'ajouter au manque d'effectif, la situation devient intenable dans les services d'urgences. A Vichy, le chef de service s'inquiète pour les patients comme pour les médecins. Depuis le début du mois de février, l'affluence est de plus en plus difficile à gérer.
Depuis le début du mois de février, c'est un rythme effréné qui devient habituel aux urgences du centre hospitalier Jacques-Lacarin, à Vichy. Environ 25% de patients en plus et chaque nuit en moyenne, 15 patients ont dormi sur un brancard. Une situation inacceptable pour le chef de service et membre de l'association des médecins urgentistes de France, David Dall'Acqua. Il a envoyé une lettre aux patients : "On leur propose de témoigner de ce qu'ils ont vécu. Parfois, ce sont des situations qui peuvent s'apparenter à de la maltraitance. Par exemple, quand on a une patiente de 95 ans qui passe deux nuits dans un box d'examen, sans lumière naturelle, sur un brancard, c'est de la maltraitance pour moi".
"Des médecins s'en vont"
Il y a un an déjà, des urgentistes avaient alerté sur la situation et réclamé plus de matériel. Un aménagement a alors été promis par l'hôpital mais les travaux ne seront réalisés qu'en avril. Pour le chef de service, les attentes sont aussi fortes en moyens humains. "En termes de gestion des flux de patients, ce n'est pas suffisant", insiste David Dall'Acqua. Il poursuit : "J'ai des médecins qui s'en vont parce que ça devient trop compliqué de travailler ici".Une cellule de crise a été mise en place pour orienter des patients dans d'autres services. Pour la direction, la situation s'explique surtout par l'épidémie de grippe, qui bat son plein depuis la fin du mois de janvier. "On voit bien que le nombre de patients à prendre en charge augmente du fait de cette épidémie. Ce matin, il y avait 24 patients aux urgences, grâce à la mobilisation de tous les services, en début d'après-midi, il n'en restait que trois qui n'avaient pas encore de place trouvée", assure Cyril Guay, secrétaire général du centre hospitalier. A l'hôpital de Vichy, on attend beaucoup du plan Santé 2022, présenté en Conseil des ministres mercredi 13 février, pour préserver les urgences.