Plus écologique, plus authentique, plus économique. Le tourisme local a tout pour plaire et Prairy en a fait le pari. Fondée par deux Lyonnais, l'application, unique en France, sera disponible à la mi-juin.
Promouvoir les trésors de sa région, l'idée n'est pas nouvelle. Le format est pourtant novateur et le timing, plus qu'idéal. Quand Fanny Maillot et Aurélien Dugelet ont imaginé l'application Prairy, qui permet d'un simple clic sur son smartphone de découvrir tous les lieux d'intérêts à proximité, le Covid ne faisait pas encore partie du paysage. Et pourtant, aujourd'hui, c'est bien ce qui pourrait booster leur application dédiée au micro-tourisme.
Un effet d'aubaine
La start-up visait plutôt les jeunes, mais la pandémie a élargi le champ des possibles. Même sans la règle des 100 km, le mot d'ordre du gouvernement reste la proximité et le voyage local. «A la base, nous voulions proposer un mode de voyage plus économique et plus responsable. Et puis avec la pandémie, nous avons compris que nous allions intéresser beaucoup de gens dès cet été», explique Aurélien Dugelet, co-fondateur de Prairy.En Auvergne-Rhône-Alpes, un touriste sur quatre est un habitant de la région, alors post-confinement les deux jeunes entrepreneurs espèrent bien faire augmenter ce chiffre. «Notre application était plutôt prévue pour des escapades courtes, des week-ends, mais avec la fin du confinement, cela peut aller plus loin, avec des voyages plus longs», ajoute-t-il.
Mise en avant du "mieux voyager"
Prairy s'adresse aux «institutionnels» du tourisme de notre région (offices du tourisme, comités départementaux, Région), avec un business-model assez simple : la start-up propose un abonnement annuel pour le référencement de sites touristiques dans l'application. «La maîtrise de notre territoire et la connaissance du patrimoine culturel, ce sont les institutionnels qui l'ont. Nous voulions qu'ils puissent, à travers notre application, proposer leurs pépites, des pépites qu'eux seuls connaissent», assure Aurélien Dugelet. En échange, l'entrepreneur, titulaire d'un diplôme d'école de commerce, propose du reporting : c'est-à-dire des données sur le nombre d'utilisateurs qui ont visité tel ou tel site. «Nous sommes partis d'un constat : notre génération a clairement perdu l'habitude de mettre les pieds dans un office du tourisme, l'idée était de remplacer ces acteurs au cœur du système et de leur donner de la visibilité».C'est un tour du monde en 2018 qui a donné l'idée à Fanny et Aurélien l'envie d'entreprendre. Avec à leur retour, une question «bête» : «est-il nécessaire de partir loin pour voyager ? Il a fallu qu'on fasse un tour du monde pour se la poser et au final on est partis sur tout l'inverse : du tourisme très local». Plus écologique, plus authentique, plus économique, les deux jeunes lyonnais ont donc fait le pari du micro-tourisme. «On parle beaucoup de mieux consommer, de mieux manger, on parle moins de mieux voyager, et pourtant voyager local c'est beaucoup plus responsable, c'est l'avenir du tourisme en fait».