Malgré la crise du Covid-19, Amélie Zurlo et Xavier Sabato, tout deux jeunes entrepreneurs, viennent d'ouvrir leur société. Loin de paniquer à traverser cette période de marasme économique, c'est plutôt l'enthousiasme d'un changement de cap qui les anime en profondeur.
Il y a un mois, Amélie Zurlo ouvre son entreprise de savonnerie la Fabrique des Monts et Merveilles à Saint-Chistol près du Cheylard en Ardèche. Cette ancienne chargée de communication a quitté la grande ville pour installer son entreprise au coeur des Monts-D'Ardèche. Son projet est mûri de longue dâte. Tout est parti d'un exéma atopique de son fils pour qui seuls les savons sans produits chimiques avait droit de cité à l'intérieur de la maison. Puis, Amélie a pris deux ans pour se former à la fabrication du savon mais aussi à la gestion d'entreprise et aux réglementations en vigueur. De fil en aiguille, l'idée de monter sa propre société a fait son chemin. "Je n'ai jamais eu l'idée de devenir chef d'entreprise auparavant... Mais au fur et à mesure de la fabrication des savons, la passion a pris le dessus et je me suis dit qu'il était possible de présenter quelque chose aux consommateurs" nous raconte Amélie dans sa petite boutique.
Le savon et le Covid-19, un ménage à deux
Amélie a commencé son activité avec peu d'économies. Elle n'a pas fait de gros investissements. Elle a monté sa boutique avec des matériaux de recyclage. Elle a quand même bénéficié de 4000 euros issus d'une campagne de financement participatif sur Ulule.com.En plus de sa propre boutique, Amélie vend ses produits dans deux autres points de vente au Cheylard. Ses produits se retrouvent aussi en ligne sur son site internet. Le bouche à oreille fonctionne bien, Amélie semble plutôt satisfaite de son démarrage : "Je suis plutôt contente... le savon a toute sa place dans l'actualité du moment... On nous martèle assez souvent qu'il faut sa laver les mains..."
Le plaisir de faire
Dans son mini laboratoire, Amélie fabrique des savons surgras saponifiés à froid. Cela correspond à une méthode ancestrale. Pour ce faire, elle n'utilise que des produits locaux et bios. Malgré la crise économique, Amélie a trouvé sa nouvelle voie et compte bien mettre les bouchées doubles. Elle a déjà fabriqué 800 savons "Ce qui me plait le plus, c'est le travail des mains que je n'avais pas dans mon précédent métier... Là, on a un produit final que l'on peut montrer et pour lequel on a vraiment de la fierté".Le besoin de sortir pour s'amuser, un moteur pour Xavier
Début octobre, Xavier Sabato ouvre son escape game le Stratagème en plein centre-ville de Privas. Deux salles pour trois scénarios différents. Ce nouvel établissement qui reçoit du public est contraint par les mesures sanitaires du moment : "J'espère que ça va marcher...Que les gens pourront sortir pour essayer mon escape game. Ce n'est pas évident mais j'y crois sinon je n'aurai pas ouvert";Xavier a lui aussi mûri son projet. Bénévole à la bibliothèque de Privas, il y a organisé à deux reprises des escapes games éphémères qui ont connu un joli succès. Il a obtenu un prêt à taux zéro auprès d'une banque et a été conseillé par la CCI d'Ardèche. La mairie l'a même aidé pour trouver les lieux de son entreprise. Malgré la crise économique, rien n'entache l'enthousiasme de Xavier devant l'adversité : " Covid ou pas, les gens auront toujours besoin de sortir et de s'aérer l'esprit... les gens viennent ici et prennent une bouffée d'oxygène".
Pour que son entreprise soit viable, Xavier a besoin d'accueillir 6 à 7 groupes par semaine. L'activité démarre de manière prometteuse. Xavier enregistre déjà une vingtaine de réservations pour le mois d'octobre. En tant que nouveau chef d'entreprise, Xavier a fini par trouver lui aussi le chemin qui lui correspond : "J'aime créer, j'attends qu'une chose c'est que ça tourne pour pouvoir créer d'autres salles et d'autres scénarios... en fait je m'amuse et j'amuse les gens...c'est génial !".