Le 25 septembre, c'est la Journée Nationale d'hommage aux Harkis. A Largentière (Ardèche), 52 familles ont pris racine depuis 1962: "58 ans plus tard, on est toujours là" nous raconte Mohamed.
Le rendez-vous annuel commence toujours ainsi, au café du village. Mohamed, le plus ancien des harkis du village de Largentière (Ardèche), y retrouve ses amis. Il avait 20 ans quand il est arrivé ici sous cette dénomination.
"On nous croyait tous assassins"
"On nous croyait tous assassins, ou voleurs, ou des machins comme çà. C'était la méfiance. Après quelques mois ici, on a commencé à aller au bar, les gens nous ont pris pour des gens normaux."
Aujourd'hui, des fusilliers marins sont présents pour cette cérémonie. Car c'est la Marine Nationale qui a permis, à la fin de la guerre, aux harkis de trouver refuge en France pour éviter les représailles. Une aide qui s'est déroulée contre l'avis des autorités de l'époque. "Ils ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour aider les gens. Tout." se rappelle Mohamed.
"On est toujours là"
A l'époque c'est la demie-brigade de fusilliers marins de Nemours qui a rapatrié les harkis, d'abord vers le camp du Larzac, puis à Largentière, parce qu'une mine pouvait les embaucher.
"Aucune commune ne voulait nous prendre" se rappelle Mohamed. Alors sur un plateau, il y a d'abord eu des tentes, puis des baraquements, et maintenant un petit lotissement, une école, un cimetière. La vie s'est installé et s'est adouci au fil des ans. Pour Mohamed, "on est toujours là".
Au fond du jardin du village, une nouvelle plaque pédagogique, à destination du grand public a été inauguré pour retracer l'histoire des harkis de l'Ardèche. "Maintenant c'est complet" se félicite Mohammed.
Chaque année, le 25 septembre, la Nation rend hommage aux anciens #harkis et aux autres membres des formations supplétives qui ont combattu aux côtés de l'armée française pendant la guerre d'Algérie, de 1954 à 1962. pic.twitter.com/AqFbLYUMr4
— Ministère des Armées (@Armees_Gouv) September 25, 2020