Ardèche : la confédération paysanne demande à la préfecture de renforcer ses actions contre le loup

Jusque-là contenu dans le Coiron et le sud Ardèche, le loup fait dorénavant des apparitions vers la Montagne Ardéchoise, avec notamment des attaques relevées à Gourdon, Mezilhac et Marcols. Dans une lettre ouverte au préfet de l'Ardèche, la Confédération Ardéchoise demande à l'Etat d'accentuer son action contre le loup.

Dans leur lettre ouverte, les paysans de l'Ardèche se disent "désemparés" face aux nouvelles séries d'attaques du loup sur les troupeaux de moutons et de chèvres. Ils demandent notamment que des abattages supplémentaires soit autorisés "d'urgence" ainsi que "l'accélération de la surveillance et le comptage de la population des loups".  

Gradation des mesures face à une espèce protégée 

Fin avril pourtant, le Préfet de l'Ardèche Thierry Devimeux avait rencontré les agriculteurs du département. "Le loup est un animal protégé, il faut donc que nous puissions montrer que les dispositifs que nous mettons en place, montent en puissance progressivement", avait-il expliqué  

La première étape consiste à aider financièrement les agriculteurs à s'équiper avec des filets de protections et des chiens. Si cela ne fonctionne pas, une autorisation de tir pour défendre le troupeau est accordée. Enfin, en cas de nouvel échec, la traque de l'animal peut être ordonnée. 

Dans leur lettre ouverte (publiée sur leur page Facebook le 12 mai 2022), les paysans de l'Ardèche demandent la suppression de système d'intervention par étape. Ils souhaitent entre autre.

  • Des "crédits exceptionnels d'urgence"  accordées à l'OFB et/ou la brigade d'intervention de la louveterie
  • D'ouvrir à toutes les communes de l'Ardèche l'accès aux financements de protection "en prévention des attaques à venir
  • De prendre en charge "tous les dommages" liés à une attaque, dont les "blessures et les pertes de production".
  • De mettre en place un outil qui permet de prévenir les éleveurs de la répartition du territoire du loup. 

Une réunion programmée en fin de semaine

Contactée, la Préfecture de l'Ardèche fait savoir qu'un comité de concertation sur le sujet des "grands prédateurs" est prévu vendredi 20 mai. Seront présents, en plus des services de l'Etat, des représentants de la chambre d'agriculture et des syndicats agricoles. 

"L'extension des périmètres agricoles fera partie de l'ordre du jour" précise la préfecture.

D'après les derniers chiffres, qui datent de la sortie de l'hiver 2020-2021, il y aurait environ 620 loups en France. Un chiffre que la confédération paysanne de l'Ardèche considère "sous-évalué".

3 bonnes raisons de ne pas tuer le loup  

1. Ils régulent certaines espèces

Les loups régulent des espèces qui, en surnombre, pourraient nuire à la biodiversité, comme les cerfs ou les sangliers. En 1995 par exemple, la réintroduction du loup dans le parc de Yellowstone a ainsi permis de réduire le nombre de wapitis qui, avant, détruisaient de vastes zones de végétation, menaçant les oiseaux et les castors qui y vivaient.

2. Ils nourrissent l'écosystème

Les loups répartissent les carcasses de leurs proies sur de larges zones, ce qui permet aux aigles, lynx, belettes, scarabées, et autres charognards, de se nourrir plus facilement. Ces carcasses sont aussi bénéfiques pour les sols. Elles apportent des nutriments comme l'azote.

3. Tuer les chefs de meute augmente les risques d'attaque

Lorsque les loups tués sont des mâles dominants, cela peut entraîner une dispersion de leur meute. Les loups solitaires doivent alors chasser seuls et sont davantage susceptibles d'attaquer des animaux domestiques.

Le loup est toujours considéré "en danger" dans plusieurs régions, comme les Alpes, la Scandinavie ou l'Allemagne. 

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