Quatre militants écologistes "décrocheurs" de portraits d’Emmanuel convoqués au tribunal judiciaire de Privas, en Ardèche afin de se voir proposer une mesure alternative au procès.
Les 4 militants écologistes "décrocheurs" du portrait d’Emmanuel Macron devaient comparaître en avril 2020 pour vol en réunion. Ils encouraient 5 ans de prison et 75 000€ d’amende pour cette action non-violente. En raison de la Covid, le procès initial a été annulé puis transformé en un rappel à la loi. Finalement, Madame la procureure de la République de Privas, Cécile Deprade, a opté pour une mesure alternative et condamné les quatre militants à une journée de formation à la citoyenneté.
Le 9 juillet 2019, ils faisaient partis des 7 militants pacifiques qui sont entrés dans la mairie de Rocles, en Ardèche, pour décrocher le portrait officiel d’Emmanuel Macron et l’emporter. Une action qui s’inscrivait dans le cadre d’une campagne nationale “Décrochons Macron” pour “laisser un mur aussi vide que l’est la politique du gouvernement face au changement climatique”.
Au total, ce sont près de 150 portraits qui ont été décrochés sur tout le territoire "afin que l’urgence climatique et sociale soit enfin prise en compte par le chef du gouvernement dans ses actes et plus uniquement dans ses paroles."
Une condamnation…plusieurs interprétations
"D'un point de vue juridique, nous pouvons interpréter l'orientation de ce dossier de deux manières distinctes : soit le ministère public estime que ce type de faits ne doit pas être renvoyé devant le tribunal correctionnel en raison de sa faible gravité, soit il veut éviter que ce même tribunal serve de tribune aux militants écologistes. En outre, la relaxe prononcée dans des dossiers similaires et notamment par le juge Gounot du Tribunal Judicaire de Lyon, crée des remous au sein de la majorité parlementaire jusqu'à remettre en cause l'indépendance des magistrats." analyse Maître Reininger, l’avocat des militants.
"Cette condamnation ne doit pas cacher le coeur du problème" juge pour sa part, Sébastien, l’un des militants poursuivis. "C’est bien la politique d’Emmanuel Macron qui a été condamnée en février dernier par le tribunal administratif de Paris qui reconnaissait la responsabilité de l’Etat dans la crise climatique et jugeait illégal le non-respect de ses engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre."
De nombreux autres procès pour décrochage de portrait ont eu lieu en France ou se tiendront dans les mois à venir. Les quatre militants ardéchois attendent désormais de connaître la date de leur journée de formation.