Sous le nuage provoqué par l'effondrement des pierres, un drame a pu être évité grâce aux mesures de sécurité autour de l'église du Teil. Fragilisé par le séisme de 2019, l'édifice est actuellement déconstruit pierre par pierre.
"On a tous eu peur pour le conducteur. J'ai prié pour lui", nous annonce d'emblée le prêtre du Teil, Bernard Jobert. Avec des membres de son association pour la reconstruction de l'église, fragilisée par le séisme du 11 novembre 2019, il est aux premières loges de ce fracas de pierre dans la matinée du jeudi 7 mars. "Il y avait beaucoup de poussière, surtout sur la grue. Heureusement, le conducteur était protégé par sa cabine".
Le maire, Olivier Peverelli, évoque une scène "assez spectaculaire où une partie de la nef est tombée sur l'engin, qui est désormais inutilisable. Cet incident nous montre la fragilité globale de l'édifice et qu'il est temps d'agir".
Le conducteur de la pelle mécanique intervenait pour déconstruire, pierre par pierre, la partie nord de l'église. C'est alors qu'une partie de la nef, sur la partie sud, s'effondre. Selon le maire, l'édifice est devenu encore plus fragile depuis que les transepts ont été enlevés le mois dernier.
Sur le chantier, le curé du village a pu observer que "toutes les conditions de sécurité étaient tenues. Les ouvriers étaient casqués et les barrières bien à distance. Aujourd'hui, les visiteurs sont bloqués encore plus loin et il y a un veilleur de nuit pour éviter les intrusions".
"Une tranche de vie pour tous"
La disparition d'une église, au centre d'un village, marque les esprits. L'édifice faisait partie de la vie des habitants depuis 1897. "Ça crée une ambiance très particulière, reconnaît le maire. Même si c'est inéluctable, c'est une tranche de vie pour tous. Il y a eu des enterrements, des mariages. Des souvenirs remontent". Le prêtre Bernard Jobert "partage la peine des habitants. Mais Le Teil va être une belle ville. Il y a deux volets. Celui de la souffrance, comme cette semaine, et celui de la reconstruction, plus joyeux".
Le curé se console en constatant que les agents du chantier lui remettent des objets intacts qui pourront trouver leur place dans la nouvelle église. "On est ravis de sauver des pièces comme des anciens vases ou les cloches." En effet, les trois cloches de l'église, deux grosses de 1932 et une petite de 1587, devraient à nouveau sonner en décembre 2025 pour l'ouverture du nouvel édifice, qui sera situé à côté de l'église actuelle.