Départementales 2021 en Ardèche : ce qu'il faut retenir du débat diffusé sur France 3 Rhône-Alpes

Des forces de Gauche en ordre très dispersé. La crise Covid qui a amplifié les enjeux sanitaires dans un département confronté au désert médical. Une attractivité touristique quelque peu inégale. Des thèmes de débat pour les principales forces politiques d'Ardèche. Voici ce qu'il faut en retenir.

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Cela fait 23 ans (depuis 1998) que le Conseil départemental ardéchois est acquis à la Gauche et présidé par un élu du Parti Socialiste. Mais l'Ardèche reste une terre de conquête pour bon nombre de formations politiques. Sur le plateau de France 3 Rhône-Alpes, ce 7 juin 2021 : cinq candidats se sont prêtés au jeu du débat sur les questions de santé, du tourisme ou encore de la fracture numérique.

L'Ardèche peut-elle basculer à la faveur des divisions ?

Ces élections départementales en Ardèche verront s'affronter cinq binômes de candidats dans 9 des 17 cantons. "Il faudrait que la Droite remporte quatre cantons pour faire basculer le Département. Évidemment, c'est possible", indique Pierre-Jean Pluvy, correspondant de France Bleu en Ardèche, tout en rappelant  qu'en 2015, "le deuxième parti derrière la majorité, c'est le Rassemblement National". Le journaliste fait alors part d'une certaine surprise face au positionnement des Verts : "dans 5 cantons, ils partent seuls, et dans deux autres ils sont avec la majorité départementale. Pour les électeurs, cela peut ne pas être très lisible". 

Laurent Ughetto, le président socialiste sortant du Conseil départemental, assume : "le rique, on le prend évidemment mais avec des équipes sortantes qui n'ont pas déméritées depuis six ans."  Et le candidat en binôme avec Laurence Allefresde dans le canton de Vallon-Pont-D’arc veut rassurer les électeurs.

La diversité politique à Gauche aujourd'hui, s'inscrit dans une construction pour l'avenir.

Laurent Ughetto, président PS sortant de l'Ardèche

D'où des alliances avec EELV, avec notamment dans le viseur, le canton d'Aubenas 1.

Mathieu Soares, candidat communiste associé à Céline Mestries dans le canton d'Aubenas 2, réplique et défend une certaine indépendance.

Pour nous, c'était inconcevable de partir dans un accord départemental avec une majorité se recomposant dans une forme de centrisme, avec des candidats dont on connait les engagements auprès du président Macron.

Mathieu Soares, candidat et chef de file du PC en Ardèche

Olivier Amrane, lui,  préfère s'écarter de ce débat, prônant l'union de la Droite et réfutant la moindre alliance avec la majorité présidentielle de La République En Marche. De quoi s'attirer les foudres de Céline Porquet du Rassemblement National : "vos trahisons, vos mensonges ont détourné une partie des Français des urnes. Je n'apporte aucun crédit à ce que vous pouvez dire, et je pense que c'est le cas d'une majorité d'Ardéchois également".
 

L'après crise Covid & désert médical

"Un verrou a sauté concernant le fait de salarier des médecins en Ardèche. Je m'en félicite", déclare Mathieu Soares, chef de file du Parti Communiste ardéchois, allié dans certains cantons à La France Insoumise lors de ces élections départementales 2021.

Quasiment tous les candidats s'accordent pour dire que la crise sanitaire liée à l'épidémie de Covid a mis encore un peu plus en lumière les faiblesses départementales quant à l'accès aux soins. Certes, la majorité sortante se félicite d'être "parmi les deux ou trois départements qui vaccinons le plus". Et aujourd'hui, l'idée de la mise en place de centres de santé dans les cantons n'est pas contestée. Les Verts et le Rassemblement National se refusent d'ailleurs à faire le procès des collectivités locales.
"Nous étions effectivement mal préparés, mais la faute n'est pas ardéchoise, elle se joue à plus haut niveau. On a manqué d'anticipation, on a parfois menti aux citoyens français" déclare Guillaume Vermorel pour Europe Écologie Les Verts. Céline Porquet, candidate du RN dans le canton de Bourg-Saint-Andéol en binôme avec Olivier Dupuis, partage cet avis et ne veut pas faire de faux procès aux collectivités locale, mais fait part de son étonnement. 

L'Ardèche est dirigée par la Gauche depuis plus de 20 ans et on a l'impression qu'elle découvre la désertification médicale.

Céline Porquet, candidate RN en Ardèche

Quand le tourisme doit composer avec protection de l'environnement

C'est un autre sujet qui fait globalement consensus dans le sens où le tourisme est le 2e secteur économique de l'Ardèche. Mais "on a toujours tout focalisé sur le sud" du département, regrette Olivier Amrane. Le candidat qui se présente en binôme divers droite avec Sylvie Gaucher dans le canton de Guilherand-Granges, veut clairement s'adosser à la politique régionale de Laurent Wauqiez. 

La Région a lancé un grand plan pour le tourisme de 30 millions d'euros. Tous les départements se sont greffés sauf un, l'Ardèche. Par dogmatisme. Ce n'est pas normal.

Olivier Amrane, candidat LR en Ardèche

Le président sortant du Département se défend, arguant de clauses de compétence et du fait que les aides directes sont interdites. "On travaille sur un tourisme en transition sur les trente prochaines années", précise-t-il au cours du débat. 

De l'Ardèche, écrin aux multiples cartes postales, Mathieu Soares du PC préfère perpétuer le souvenir d'un "tourisme social et solidaire" avec ces villages et grands centres de colonie de vacances. Guillaume Vermorel, rappelle que le département n'est pas considéré comme peu écolo, et "qu'on a perdu du temps pour mettre en place un éco-tourisme".

Aujourd'hui, il faut proposer aux visiteurs un rapprochement avec cette nature qui est magnifique. (...) Il faut changer l'image de l'Ardèche avec une agriculture bio, des circuits courts et aussi des voies vertes.

Guillaume Vermorel, candidat EELV en Ardèche

De son côté, Céline Porquet s'emporte : "on assiste à un vrai saccage avec les éoliennes. Il y en a de partout. C'est une arnaque écologique, ça coûte une fortune aux contribuables, il faut arrêter avec ça", dit la candidate d'extrême-droite.

Fracture numérique

L'accès au très haut débit internet est une préoccupation de la vie quotidienne en Ardèche qui ne souffre quasiment pas de contradiction. Tous les candidats s'accordent pour dire qu'il faut y remédier, pour qu'il n'y ait plus de zones blanches en Ardèche. Comment faire ? C'est tout le débat.

Laurent Ughetto (PS) s'appuie sur les avancées du réseau ADN (Ardèche Drôme Numérique), et promet que "d'ici 2025, 98% des Ardéchois seront reliés à la fibre". Le président de la majorité départementale sortante en profite pour lancer une pique au candidat de la droite, Olivier Amrane, "vice-président d'ADN en charge des travaux qui ne siège plus depuis plus d'un an, et qui se permet de critiquer en annonçant une régie." L'opposant se défend en évoquant un constat d'échec : "c'est trop gros et cela n'avance pas."

Professeur de sciences et techniques industrielles, l'écologiste Guillaume Vermorel soutient le développement numérique avec l'idée d'une application sur smartphone qui donnerait aux Ardéchois "tout un tas d'informations et de fonctionnalités en direct". "Nous proposons de la médiation au numérique" surenchérit Mathieu Soares songeant à un accompagnement pour les démarches en ligne. 

Quelle mobilité en Ardèche ?

C'est le seul département français qui n'offre pas de train aux voyageurs. Aucune gare SNCF sur la rive droite du Rhône. Faire revenir les trains dans ce département est une idée qui, là encore, est partagée par tous. L'écologiste Guillaume Vermorel est pour, tout en évoquant le développement des transports en bus. Mathieu Soares rappelle que le retour des trains en Ardèche est une revendication assumée par les Communistes depuis longtemps.

Un pacte routier en partenariat avec la Région. Pour ce qui est de la mobilité dans la département ardéchois, Olivier Amrane s'appuie encore une fois sur un engagement de la Région : "faire revenir les trains de voyageurs en 2024 au Pouzin, Cruas et au Teil." S'adressant à son "concurrent", Laurent Ughetto préfère revenir sur l'enjeu territorial de ce débat et de ces élections qui se jouent à l'échelon départemental : "les Ardéchois ne sont pas les vassaux de la Région".

Revoir le débat


74 binômes se sont portés candidats en Ardèche le 20 juin 2021, date du 1er tour de ce scrutin départemental. Neuf des dix-sept cantons verront s'affronter jusqu'à cinq binômes. La majorité présidentielle de La République En Marche se présente dans quatre cantons.
Il y aura également cinq quadrangulaires et trois triangulaires. Aucun duel en perspective avant le second tour. 
Lors du premier tour en 2015, près de 56% des électeurs ardèchois inscrits sur les listes électorales étaient allés voter. 

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