Louis Aliot candidat aux élections départementales après son carton aux législatives, comme Robert Ménard "il se construit un fief"

Le 20 septembre dernier, le conseil d'Etat annulait l'élection départementale sur le canton de Perpignan V. Les électeurs devront donc retourner aux urnes. Ils auront le choix entre quatre binômes contre sept en 2021, dont un composé de Louis Aliot. Le maire RN de Perpignan, après son carton plein aux Législatives, s'attaque donc au Département en vue de 2028.

Le candidat à la présidence du RN et maire de Perpignan est donc désormais également candidat à l'élection départementale partielle de Perpignan V. Le scrutin aura lieu les 27 novembre et 4 décembre.

La stratégie d'entrisme politique de Louis Aliot et du RN se poursuit dans les Pyrénées-Orientales. Après la mairie de Perpignan, la métropole et les quatre circonscriptions législatives, il s'attaque à l'assemblée départementale dirigée par la gauche depuis 1998.

Cette Départementale partielle sur le canton de Perpignan-Canohès, donc dans la périphérie de l'agglomération, est l'occasion de mettre un pied dans cette collectivité en attendant son renouvellement complet en mars 2028.

Pourquoi revoter ?

L'élection de juin 2021 sur le canton de Perpignan V a été annulée car un des sept binômes de candidats n'était pas éligible. Celui du RN formé par Jean-Marie Dionet, directeur des douanes des Pyrénées-Orientales et Carla Muti (48,98%), battu de peu au second tour, par Mathias Blanc et Françoise Chartard (51,02%) de l'union de la gauche. Soit 96 voix d'écart seulement.

Au 1er tour, le RN était arrivé en tête avec 36,11% des suffrages. L'abstention était très forte, 69,4% et encore 66,8% au second tour.

Pourquoi Louis Aliot entre-t-il dans la danse départementale ?

Le maire de Perpignan est sur une dynamique politique et électorale.

Louis Aliot sait que son nom fait dépasser les réticences des électeurs à voter RN. Il veut asseoir encore plus son influence sur la sphère de Perpignan. Il se construit un fief, un bastion électoral comme Robert Ménard à Béziers.

Emmanuel Négrier, politologue - membre du CEPEL.

Louis Aliot est aussi dans une dynamique de conquête dans le Roussillon. Cette candidature portée par la tendance nationale actuelle, si elle se concrétise en élection, est un bon moyen d'entrer au Département, seule collectivité catalane qui résiste encore à l'extrême droite.

"Sur le terrain politique, il faut être présent, être vu. Cette élection partielle, gagnée ou non, est une occasion de renforcer l'image locale de Louis Aliot. Cela lui donne aussi une tribune, pour mettre en avant son action, ses réalisations et ses projets. D'autant que ce canton fait partie intégrante de la métropole de Perpignan, dont il est déjà vice-président. Et puis sans candidature, pas d'élection" explique Emmanuel Négrier.

C'est aussi probablement une étape nécessaire vers une représentation du RN au Département, ce serait une première, dans l'attente des élections de mars 2028 et l'espoir de la conquête de plusieurs cantons voire plus.

Quatre listes de binômes en lice

Il y aura quatre listes en concurrence pour les votes des 27 novembre et 4 décembre.

  • Le binôme sortant de gauche, Mathias Blanc-Françoise Chatard.
  • Louis Aliot-Carla Muti, candidats du Rassemblement national.
  • Jean-Louis Chambon-Florence Nicolau, candidats de la majorité présidentielle.
  • Monique Ferré-Roger Segura, candidats pour le Modem.

Quel que soit le résultat du vote, la majorité de gauche restera à la tête du Département des Pyrénées-Orientales.

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