La Ligue de Protection des Oiseaux vient de commencer son comptage annuel des oiseaux migrateurs. Au col de l'Escrinet, en Ardèche, l'association invite le public à participer au recensement.
Le vent cingle les visages, le froid pique les mains, les buissons d'aubépine encore vierges égratignent la peau. Les conditions ne sont pas idéales, mais ils sont venus. Une vingtaine d'amateurs d'ornithologie se sont retrouvés pour compter les premiers oiseaux migrateurs. Nous sommes au col de l'Escrinet, entre Privas et Aubenas, à 780 mètres d'altitude. De là, on entend le chant des oiseaux.
Un couloir aérien de la migration
Félix prodigue ses conseils. "Les oiseaux vont arriver de loin, il faut prendre des points de repère. Là, la falaise, ici la montagne ou les massifs". Jumelles et lunettes à portée de mains, il faut être rapide et savoir reconnaître les oiseaux au cri ou à la vue. Un carnet sert de registre. Seront inscrits tous les oiseaux qui passent par ce couloir aérien migratoire.
Il faut établir un protocole précis pour que tous les ans, on compte de la même façon. On arrive à l'aube, on repart au crépuscule.
Félix Thevenet, Chargé de mission à la L.P.O.
Ornithologues en herbe
Amandine est ravie. Elle est venue avec son appareil photo. Elle participe à cette première journée d'observation avec une amie. "J'ai vu des mésanges et même un rapace. J'aimerais être ornithologue plus tard. J'aime observer les oiseaux".
Pigeons, passereaux, grives et bientôt, les cigognes
Michel accompagne le petit groupe, il est salarié de la L.P.O., il fait partie des pionniers. Dès 1984, il était là. Il se réjouit de voir de plus en plus de jeunes participer à ces journées de comptage. Tous les oiseaux repérés alimenteront une base de données Européenne.
En une journée, les amoureux de la nature pourront apercevoir des pigeons, des passereaux, des grives. Bientôt les cigognes pointeront le bout de leur bec. Michel explique que depuis trente ans que le suivi est assuré, on dénombre encore de nouvelles espèces, mais les comportements des oiseaux évoluent.
La météo peut perturber les migrations. Certaines espèces sont un peu plus précoces maintenant par rapport au dérèglement climatique. On voit des espèces qui commencent à arriver plus tôt.
Michel Mure, Salarié de la L.P.O.
Pendant deux mois, tous les jours, jusqu'à début avril, les bénévoles, salariés et amateurs d'ornithologie se relaieront pour compter les oiseaux. Une permanence sera assurée sur place pour accueillir le public et le sensibiliser.