Les distributeurs de produits frais sont à la mode, depuis quelques années. Idéale pour les producteurs locaux, cette solution leur permet de continuer à vendre de jour comme de nuit, en week-ends ou en vacances. En Ardèche, à l’approche de l’été et de la saison des barbecues, c’est un boucher qui a installé le sien, en plein centre de Ruoms !
Ils sont habitués aux vacanciers retardataires en panne de saucisses. Alors Yves et Kelly, bouchers, ont eu une idée : installer un distributeur de viande en plein cœur de Ruoms, en Ardèche. Car en été, la ville de 2200 habitants peut doubler sa population.
«Là ce sont des araignées de porc marinées, ça c’est une tuerie», montre Kelly.
De la viande 24h24, au même prix
Une quarantaine de casiers, remplis de saucisses, brochettes, charcuterie ou caillettes, sont en libre-service, 24h/24, 7 jours sur 7. De quoi séduire, en pleine saison des barbecues.
«C’est pratique de pouvoir venir à n’importe quelle heure… Un apéro improvisé, et on vient ici, on nos saucisses, nos saucissons… Des fois on est à la piscine, ou ailleurs, on ne pense pas à faire les courses, là on a un truc de secours », s’enthousiasme un client. « C’est bien, dis donc, il y a plein de choses… ça peut vraiment dépanner! Et c’est le même prix», ajoute une autre.
Mis en service au début de l’été, la machine intrigue encore, mais attire déjà quelques habitués. «C’est aussi pratique quand il y a trop de monde à la boucherie, là je suis toute seule devant le distributeur», témoigne une consommatrice.
Bien souvent on venait à notre porte à 19h, et on toquait en nous disant s’il vous plait je veux juste un saucisson… et on se rend compte que les modes de consommation ont changé et là vous pouvez venir quand vous voulez
explique Kelly, installée ici depuis dix ans.
Gagner en visibilité
Une façon, pour les commerçants, de faire connaître leurs produits, mais aussi de continuer à les vendre malgré le manque de personnel. Cette année, la boucherie sera obligée de baisser le rideau l’après-midi, faute de main d’œuvre.
On a perdu deux bouchers-vendeurs, et pour faire les amplitudes horaires qu’on souhaitait, ce n’était plus possible. On préfère faire 8h-13h de qualité, avec un service au top, et garder les après-midis pour la fabrication. Le distributeur nous permet de compléter le service
raconte Yves.
Au total, le commerçant a investi 50.000 euros pour ces deux machines, qui respectent la chaine du froid.
Déshumanisation de la profession? Pas du tout, se défend le couple. La boutique n’a pas l’intention de fermer, et les commerçants ont dû embaucher une personne supplémentaire pour s’occuper du distributeur.