L'église du Teil en Ardèche ne survivra pas au tremblement de terre du 11 novembre 2019. Elle est en train d'être démolie. Jugée trop endommagée, elle ne peut être rénovée. Une nouvelle construction devrait la remplacer à quelques mètres.
Le 11 novembre 2019, à 11h52, un séisme ravage la commune du Teil, en Ardèche. Le tremblement de terre de magnitude 5,4 n'a duré que quelques secondes, mais a fait beaucoup de dégâts. Aujourd'hui, C'est un nouveau coup dur pour les habitants. L'Église Notre-Dame de l'Assomption, véritable symbole depuis plus d'un siècle, est en train d'être démolie. Dès les premières pierres démontées, l'émotion est grande au centre bourg.
Un deuil pénible
"Ça me fait de la peine. J'ai eu des morts là-dedans, j'ai eu des mariages" réagit une vielle dame, les larmes aux yeux. "C'est quand même un édifice qui fait partie du patrimoine de la ville qui va disparaître. Donc oui, ça fait bizarre" ajoute Nelly, enseignante dans une école voisine qui la voyait tous les matins.
Un sentiment partagé par André Jarnias. Cet habitant avait pris l'habitude de filmer régulièrement l'édifice depuis le tremblement de terre. Une façon à lui de garder en mémoire ce lieu chargé de vie. "Ce qui est choquant surtout, c'est de voir du vide par la suite. Il me manque quelque chose. Je pense que le Teil perd son âme" déplore-t-il.
Une nouvelle église avec des éléments de l'ancienne
Une perte difficilement envisagée au départ, mais les dégâts causés par la catastrophe il y a quatre ans ont été trop nombreux, endommageant l'ensemble de l'édifice. Après plusieurs études sur la solidité de ces murs, les experts ont jugé la démolition de l'église inéluctable. La structure va être démontée quasiment pierre par pierre, pendant près de deux mois.
Pour le maire du Theil, Olivier Peverelli, cette destruction est aussi l'occasion d'oublier le traumatisme du séisme. "On a tous la même émotion aujourd'hui. C'est un lieu où il y a eu tous les moments de la vie, mariage, baptême, enterrement. On porte tous un peu ce poids aujourd'hui". Sur son emplacement, des traces de ces fondations seront conservées pour garder en mémoire ce qui s'est passé le 11 novembre 2019. Pour ne pas oublier.
Des matériaux de cette église, comme les vitraux, seront récupérés puis réutilisés symboliquement pour la construction d'un nouveau lieu de culte à quelques mètres de là. Il est prévu pour la fin d'année 2025. Et devrait coûter deux millions d'euros environ.