Pour revitaliser l'agriculture à Saint-Vincent de Durfort, petite commune ardéchoise, la mairie a entrepris l'achat d'une ferme et d'un terrain de sept hectares, une initiative sans précédent dans la région.
Dans les années 1960, Saint-Vincent de Durfort comptait une cinquantaine d'exploitations agricoles. Aujourd'hui, le village de 300 habitants n'en compte plus qu'une faute de repreneurs. Dernière en date, une ferme et ses six hectares de terrain, promis à l'abandon avant que la mairie ne décide de tout racheter afin d'y installer un agriculteur et, ainsi, relancer une production locale.
La maire, Anne Terrot Dontenwill, souligne la nécessité d'attirer de nouveaux habitants. "L'agriculture, c'est notre richesse et une partie de notre identité. C'est une richesse qu'on ne peut pas perdre. On a besoin de produire sur place, pour avoir un système de circuit court. On veut produire ici et avoir une alimentation de qualité."
Deux retraités en renfort
Pour soutenir cette initiative, un dispositif d'accompagnement a été mis en place, en partenariat avec la Chambre d'Agriculture et des associations telles que Renata (Réseau National des Espaces-Test Agricoles) et Starter. Deux agriculteurs retraités, Alain Arsac et Charles Blachier, se proposent de guider le futur exploitant, convaincus que l'arrivée de jeunes agriculteurs pourrait insuffler une nouvelle vie à la commune. Alain, maraîcher à la retraite, souligne : "l'idée, c'est de les aider à éviter les erreurs. Nous, on est nés ici et on connaît tout ce qui s'est passé dans le pays, on sait comment nos ancêtres vivaient faisaient. Ils avaient de la volaille, des lapins et beaucoup de fruitiers."
"À certains endroits, il y a de l'eau, de la superficie, du soleil. Ça peut marcher et on peut installer des serres et repiquer. Tout ça, je peux le dire à ceux qui arriveront" ajoute Charles Blachier, optimiste quant à la pérennité de ces terres, "à condition d'y aller doucement, étape, par étapes. Il ne faut pas tout vouloir tout de suite".
Un projet autonome et durable
Ce projet innovant ne pèsera pas sur le budget de la collectivité, assure la maire. "L'idée est de créer deux appartements. Un pour l'exploitation et l'autre pour financer l'opération. L'objectif, c'est que l'opération soit blanche et ne coûte rien aux contribuables du village". Coût de l'investissement de départ : 300 000 euros. La commune pourra compter sur le soutien financier du conseil régional et du conseil départemental pour le développement de l'irrigation.
Les candidatures sont ouvertes et peuvent être soumises par email à la mairie. "Tout le monde sera accueilli, en ayant conscience qu'on commence par du maraîchage. Au départ, on donne du foncier, mais aussi un accompagnement technique, humain et administratif". Le dispositif sera accompagné pendant au moins deux ans avant d'entrer dans une location-vente pour les futurs agriculteurs et agricultrices".
Pour présenter sa candidature, il suffit d'écrire un mail à mairie.st-vincent-de-durfort@wanadoo.fr.