Le chantier d'un complexe religieux en Ardèche, au cœur d'une âpre bataille, a été suspendu lundi par la préfecture de l'Ardèche en raison de la présence d'une plante protégée.
La préfète de l'Ardèche a pris un arrêté pour mettre "en demeure le promoteur afin qu'il régularise la situation administrative du projet de construction à Saint-Pierre-de-Colombier", précise la préfecture dans un communiqué. Cet arrêté "suspend les travaux jusqu'à ce qu'une demande de dérogation espèce protégée (flore) soit déposée et accordée".
"À défaut", une étude environnementale complémentaire devra être produite, "indiquant l'absence d'impact résiduel négatif significatif sur le Réséda de Jacquin (espèce de plante protégée de la région) pendant la phase de travaux et notamment de terrassement".
Depuis 2018, le projet de construction d'un grand centre religieux catholique à Saint-Pierre-de-Colombier, en Ardèche, fait polémique. Les manifestations contre cette construction n'ont cessé de s'organiser ces dernières années. En juin 2020, une ZAD avait commencé à s'installer et suite à la forte mobilisation contre le projet, l'État avait fait stopper le chantier en octobre 2020.
Face à face musclé
Les travaux avaient débuté en mai 2019. Mais la préfecture les avait suspendus en octobre 2020 alors que le projet de la FMND prévoyait la création d'un bâtiment d'accueil et d'une chapelle pouvant recevoir 3.500 personnes.
L'évêque local a cependant refusé de donner son accord à ce dernier édifice, au nom de "l'aspect démesuré du projet". Les travaux avaient repris en octobre, occasionnant un face-à-face musclé entre les opposants, qui se sont notamment enchaînés aux pelleteuses, et les religieux qui ont parfois fait usage de leur corps pour les repousser.
Une association opposée à la "bétonisation du site" situé dans les montagnes ardéchoises avait obtenu, les opposants au projet avaient obtenu une suspension des travaux auprès du tribunal judiciaire de Privas. Une décision levée par la Cour d'appel.