"Le train n'est pas près de s'arrêter ici", l'Ardèche est le seul département de France à ne pas être desservi

Cinquante ans après le dernier train de passagers en Ardèche, l'espoir du retour de ce service public s'est encore amenuisé pour le seul département de France où les trains ne s'arrêtent pas. Le Conseil Régional d'Auvergne-Rhône-Alpes a rejeté deux amendements déposés par les oppositions lors du vote sur le budget ferroviaire à l'horizon 2035.

La question de la réouverture de gares était suivie de près par les associations d'usagers et les acteurs locaux du département de l'Ardèche, à l'occasion du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, qui a adopté le vendredi 15 décembre sa politique ferroviaire à l'horizon 2035. Depuis 50 ans, aucun train de voyageur ne dessert le territoire. 

Deux amendements déposés par la gauche et le RN

L'opposition, de gauche et écologiste, avait déposé un amendement afin que "la Région confirme son engagement pour le retour des trains" et que "les investissements nécessaires au projet" soient garantis parmi les 2,7 milliards d'euros que la région entend consacrer aux infrastructures du réseau. Un autre amendement en soutien aux trains en zones rurales avait été déposé par le groupe RN. 

Les deux ont été rejetés. L'exécutif de Laurent Wauquiez (LR) s'était dit "favorable" à des réouvertures de gares en Ardèche dès janvier 2020, mais voulait que l'État s'engage à participer davantage à ce projet, a justifié le vice-président aux transports Frédéric Aguilera.

Une étude d'impact demandée par l'Autorité environnementale "plante" un projet au Teil

Selon lui, la gare du Teil, petite commune de moins de 9.000 habitants sur la rive droite du Rhône, aurait pu être la première à rouvrir si des travaux, qui devaient commencer "dans les prochains jours", n'avaient pas été bloqués par l'Autorité environnementale. Celle-ci a demandé en juin une étude d'impact qui doit durer deux ans. Cela "plante complètement" le projet, a estimé M. Aguilera. 

Les associations d'usagers se sont malgré tout dites "offusquées" du rejet des amendements dans un communiqué commun signé notamment par le collectif des usagers des transports publics en sud Ardèche (Cutpsa).

Des trains de passagers circulent sur les lignes ferroviaires ardéchoises, mais ils ne s'arrêtent pas entre le Gard et les arrêts drômois de Valence et Romans-sur-Isère. Depuis août, les TER d'Occitanie ont en revanche recommencé à desservir des gares du Gard, également délaissées depuis 1973.

Des usagers désabusés

"On en parle depuis une bonne dizaine d'années, on devait avoir cette ligne mais il ne se passe rien", se désespère un habitant de la commune du Teil. "Je n'ai pas le choix, je prends la voiture où alors je me rends à Montélimar ou Valence pour avoir accès aux lignes TGV", ajoute-t-il. 

"Cela serait bien que cette situation se débloque, des anciennes gares pourraient servir, celles du Teil ou de Cruas.", propose un autre Ardéchois. "On marche sur la tête, s'il s'agissait de faire des travaux énormes d'accord mais ce n'est pas le cas !", peste Franck Pallier, porte-parole du Collectif des Usagers des Transports Publics en Sud-Ardèche (CUTPSA). 

Les habitants sont obligés de prendre leur voiture, indispensable pour pouvoir se déplacer dans le département, le seul qui ne dispose pas de trains voyageurs en France. 

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