Couac des candidatures dans le camp de la majorité présidentielle ? Olivier Dussopt, ancien ministre du Travail sous le gouvernement Borne et député sortant de l'Ardèche, a confirmé son intention de ne pas briguer un nouveau mandat à l'Assemblée nationale, malgré son investiture par le groupe Ensemble.
Ce mardi 11 juin, le bureau exécutif de Renaissance a entériné la reconduction de 155 députés sortants et deux suppléants du parti présidentiel. Olivier Dussopt, député sortant de la 2e circonscription de l'Ardèche figure dans la liste des candidats officiellement investis. Et pourtant, dans la presse locale, on apprenait son intention de ne pas rempiler pour un nouveau mandat à l'Assemblée nationale.
Une décision "mûrie" de longue date
Contacté ce mercredi 12 juin, le député sortant a confirmé son intention de ne pas se représenter. "C'était une décision difficile à prendre, mais c'est une bonne décision. Elle a été mûrie durant plusieurs années. J'avais décidé de ne pas me représenter en 2027. La dissolution de l'Assemblée nationale n'a fait qu'avancer mon choix", a indiqué dans l'après-midi Olivier Dussopt. "C'est terminé les carrières politiques de 40 ou 50 ans, aujourd'hui les gens veulent du renouvellement. Personne n'est propriétaire de sa circonscription", a-t-il ajouté, pour justifier son choix.
Olivier Dussopt a par ailleurs adressé toute sa "reconnaissance" aux Ardéchois qui lui ont fait confiance. "J'ai adoré servir l'Ardèche et je continuerai à le faire dans la vie d'après", a souligné le député sortant, qui a aussi été maire d'Annonay pendant près d'une décennie.
2007 : le benjamin de l'Assemblée nationale
Le député sortant de la deuxième circonscription de l'Ardèche fait son entrée au Palais Bourbon en juin 2007, sous l'étiquette socialiste. À moins de 30 ans, Olivier Dussopt devient alors le benjamin de l'Assemblée nationale durant cette législature.
En juin 2012, le jeune député de l'Ardèche est réélu comme en 2017. Il s'impose alors au deuxième tour face à la candidate République en Marche Laurette Gouyet-Pommaret.
Olivier Dussopt a également été élu maire de la ville d'Annonay en 2008. Il est resté à la tête de la ville ardéchoise durant presque dix ans. Le , en application de la loi interdisant le cumul d'un mandat parlementaire et d'une fonction exécutive locale, il quitte ses fonctions de maire d'Annonay et Antoinette Scherer, sa première adjointe depuis 2009, lui succède.
En juin 2022, fraîchement nommé ministre du Travail, il brigue un quatrième mandat à l'Assemblée nationale, toujours dans sa circonscription du nord-Ardèche, mais cette fois-ci sous l'étiquette de la majorité présidentielle. Il l'emporte face à Christophe Goulouzelle, candidat de la Nupes, avec 58,98% des suffrages exprimés contre 41,14% au second tour.
Responsabilités ministérielles
Son parcours politique, entamé bien à gauche, est cependant marqué par un glissement progressif jusqu'à rejoindre les rangs de la macronie. En novembre 2017, Olivier Dussopt, est nommé secrétaire d'État auprès du ministre de l'Action et des Comptes publics, au sein du second gouvernement Édouard Philippe. Avec cette nomination au gouvernement, il laisse son siège de député à sa suppléante Michèle Victory.
En juillet 2020, lors du remaniement, il est nommé ministre délégué chargé des Comptes publics du gouvernement de Jean Castex. Une fonction qu'il occupe jusqu'à sa nomination rue de Grenelle, en mai 2022, comme ministre du Travail, du Plein-emploi et de l'Insertion au sein du gouvernement Borne.
Il quitte cette fonction en janvier dernier, après la nomination de Gabriel Attal au poste de Premier ministre. L'Ardéchois a été écarté du gouvernement après six ans, à quelques jours de l'issue de son procès pour "favoritisme".
Car le ministre a été rattrapé par une affaire révélée par Mediapart alors qu'il était en première ligne sur la réforme des retraites. Jugé pour des soupçons de favoritisme dans un marché public de distribution d'eau en 2009 lorsqu'il était maire d'Annonay, l'ancien ministre a finalement été relaxé par le tribunal correctionnel de Paris.
En février dernier, Olivier Dussopt est retourné sur les bancs de l'Assemblée nationale. L'ex-socialiste préside par ailleurs le parti politique Territoires de Progrès, qui fait partie de la majorité présidentielle. Malgré son refus de briguer un nouveau mandat de député, Olivier Dussopt reste pour l'instant secrétaire général exécutif de Renaissance, le parti présidentiel.