Une épidémie de rougeole s’est déclarée la semaine dernière au sein d'un collège ardéchois de Guilherand-Granges et touche des enfants de plusieurs classes, signalent la préfecture et l'Agence Régionale de Santé. Onze cas ont été signalés depuis le 19 septembre.
Une épidémie s'est déclarée la semaine dernière dans un collège du département de l'Ardèche. L'Agence Régionale de Santé Auvergne-Rhône-Alpes, dans un communiqué daté de ce lundi 25 septembre, confirme avoir reçu à ce jour "le signalement de 11 cas de rougeole touchant des élèves d'un collège de Guilherand-Granges".
11 cas déclarés dans le même collège
Le 19 septembre 2023, l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes a été informée de "la survenue d’un premier cas de rougeole, confirmé chez un collégien scolarisé au collège Charles de Gaulle à Guilherand-Granges." Dans les jours suivants, l’ARS a été informée de 10 autres cas de rougeole.
À ce stade, ce sont 11 cas de rougeole déclarés à l’ARS "touchant exclusivement des élèves du même collège". Huit cas de rougeole sont confirmés à ce jour. Les trois autres sont en cours de confirmation biologique, précisent les autorités sanitaires. Un enfant a dû être hospitalisé quelques jours.
Les collégiens touchés sont répartis dans des classes différentes. Ils fréquentent également plusieurs clubs sportifs des environs en Ardèche et en Drôme.
L'ARS indique que les parents d'élèves des collèges de Drôme et d'Ardèche ont été informés, par l'Éducation nationale, de la situation, des recommandations à suivre et des conduites à tenir "en cas de symptômes évocateurs." Quant aux collectivités fréquentées (collèges et clubs sportifs) par les enfants malades, "elles ont aussi été informées des mesures à mettre en œuvre".
L'ARS a mis en place un "contact tracing" dans l'entourage des malades pour identifier les personnes non protégées par la vaccination ou sans antécédents de rougeole, ou les personnes vulnérables.
Vérifier la vaccination
Déjà, dans un message publié sur les réseaux sociaux le vendredi 23 septembre, la préfecture de l'Ardèche invitait les parents à vérifier que la vaccination contre la rougeole de leurs enfants était bien à jour. Les autorités rappellent que "la rougeole est une maladie très contagieuse due à un virus qui se transmet par les sécrétions respiratoires."
"La vaccination reste la meilleure protection contre la rougeole ou ses formes graves", a de son côté insisté l'Agence Régionale de Santé. Comme la préfecture, elle invite les parents "à vérifier le statut vaccinal de leurs enfants et leur propre vaccination s’ils sont nés après 1980."
Un vaccin à deux injections existe. La vaccination est devenue obligatoire pour les enfants nés depuis le 1ᵉʳ janvier 2018 (1ʳᵉ injection à 12 mois et 2ᵉ injection à 16-18 mois). Elle est recommandée pour toutes les autres personnes nées après 1980.
"En cas de non-vaccination ou de vaccination incomplète, il convient de consulter rapidement un médecin ou un pharmacien, muni de son carnet de santé, pour la mise à jour de la vaccination anti-rougeoleuse", recommande l'ARS.
Une maladie à ne pas prendre à la légère
La rougeole fait partie d'une liste d'une trentaine de maladies à déclaration obligatoire. Tout cas, clinique ou confirmé, doit être signalé immédiatement par les professionnels de la santé (médecin ou biologiste) au médecin de l'ARS sans attendre les résultats biologiques.
La maladie, causée par un virus, se transmet par les sécrétions respiratoires. La rougeole est très contagieuse : un malade peut contaminer jusqu’à 20 personnes.
La préfecture de l'Ardèche et l'ARS rappellent également que la période d'incubation peut aller de 1 à 3 semaines avant l'apparition des premiers symptômes. La rougeole se manifeste par de la fièvre généralement élevée, de la toux, un nez qui coule, de la conjonctivite et de la fatigue. Les boutons apparaissent sur la peau 2-3 jours plus tard au niveau des oreilles, du visage puis s’étendent sur tout le corps. La rougeole n'est pas une maladie à prendre à la légère : certaines formes sévères, respiratoires, neurologiques, peuvent nécessiter une hospitalisation. "Les complications peuvent survenir à tout âge et sont d’autant plus fréquentes que les personnes sont vulnérables". Sont particulièrement concernées, les femmes enceintes n'ayant pas eu la rougeole ou non vaccinées, les enfants de moins d'un an, les personnes immunodéprimées.