Un Ehpad et un foyer d'accueil médicalisé situés sur les hauteurs d'Antraigues-sur-Volanne étaient menacés de fermeture suite au placement en liquidation du groupe privé Médicharme. Le tribunal de commerce de Nanterre a validé les offres de reprise portant sur 42 des 43 sites du groupe le 4 avril dernier.

C'est un sauvetage in extremis à Antraigues-sur-Volane, pour "les Châtaigniers" et le FAM "La Passerelle". Ce Foyer d'Accueil Médicalisé accueille des résidents autistes très âgés, pour certains depuis plus de 20 ans. En mars dernier, le maire Gilles Doz n'avait pas caché son inquiétude et sa détermination à sauver ces deux établissements, indispensables à la vie de la petite commune ardéchoise d'un millier d'habitants.

Dernière minute

Ces deux établissements situés sur les hauteurs d'Antraigues-sur-Volane, comme 41 autres sites en France, étaient menacés de fermer leurs portes mi-avril à cause du placement en liquidation judiciaire fin février du groupe privé Médicharme, détenu par un fonds anglais. Il avait obtenu de poursuivre son activité jusqu’au 15 avril.

Le tribunal de commerce de Nanterre a finalement validé les offres de reprise déposées par un consortium réunissant les groupes Domidep, Jestia, Sedna et Edenis, a précisé le groupe le vendredi 5 avril. Quant aux deux établissements ardéchois, ils sont repris par l'Adapei 07, l'association locale d'aide aux familles handicapées, selon les décisions du tribunal.  Les offres de reprises avaient finalement été déposées à la dernière minute le 21 mars dernier.

80 licenciements

Parmi les 43 sites de Médicharme, on compte 34 Ehpad, 7 résidences services seniors, une maison de retraite non médicalisée (Ehpa) ainsi qu'un Foyer d'accueil médicalisé (FAM). Soit un total d’environ 2 000 lits et une présence dans six régions. 

Sur les 43 établissements du groupe, seul un Ehpad n’a pas trouvé de repreneur. Il s'agit de l'Ehpad d'Aiffres, dans les Deux-Sèvres, qui compte 30 résidents et 36 salariés. Les trente résidents concernés seront accueillis dans un établissement de la région en fonction de leurs besoins, a fait savoir le groupe. Les autres salariés licenciés sont ceux du siège. Au total, ce sont 80 salariés qui doivent être licenciés sur les 1.280 que compte le groupe.

Les repreneurs des 42 autres sites devaient prendre en charge l'exploitation des établissements dès ce vendredi 5 avril, a précisé Médicharme dans son communiqué. 

Les Ehpad en crise


Détenu par le fonds d'investissement anglais G-Square depuis 2018 et non coté en Bourse, Médicharme a dû faire face à une situation financière dégradée en raison de la faiblesse du taux d'occupation de ses établissements, dans un contexte de hausse des coûts. Le groupe avait été créé en 2015. 

Plombé par sa dette, le groupe Médicharme n’a ensuite pas pu faire face à la flambée des coûts. Il a fait, par ailleurs, l'objet de deux enquêtes administratives. L'inspection générale des Finances (IGF) et celle des Affaires sociales (Igas) ont été chargées d'examiner, entre autres, ses "pratiques commerciales et financières", ses "pratiques managériales" ainsi que le "temps de présence effectif des personnels" auprès des résidents.

En relative bonne santé jusqu'en 2020, les Ehpad ont été ébranlés par la crise du Covid-19 puis par le scandale Orpea, qui a éclaté en janvier 2022 avec la publication d'un livre enquête révélant des cas de maltraitance et de malversations financières dans ce groupe privé (récemment rebaptisé Emeis). 

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