Des camions citernes pour livrer de l'eau. Des scènes qui rappellent l'été 2022, et pourtant elles se déroulent en plein hiver. Depuis neuf mois, le village ardéchois de Coucouron est en pénurie d'eau. Les réservoirs sont à sec à cause du manque de pluie.
Depuis juin dernier, un camion-citerne passe chaque jour livrer de l'eau au village de Coucouron, 800 habitants. 12 000 litres d'eau pour le réservoir. C'est un va-et-vient incessant car le camion passe 5 fois par jour dans la commune ardéchoise. 60.000 litres d'eau sont livrés au quotidien par des communes voisines.
Jacques Genest, le maire dit n'avoir pas le choix. La source principale de son village est trop faible. "En 2018, la source faisait un débit de 216 mètres cubes par jour. Aujourd'hui, elle est à 14 mètres cubes. C'est impressionnant", constate l'élu.
A Coucouron, tous les moyens sont donc bons pour lutter contre le gaspillage d'eau. A commencer par la réparation de certains tuyaux pour éviter les fuites d'eau. "C'est facile autour d'une table d'en discuter. Mais détecter les fuites, c'est très difficile. Il faut les trouver, les réparer. L'eau qui part n'est pas perdue pour la nature mais elle est perdue pour nous. Ça nous oblige à transporter de l'eau", commente Jacques Genest. Au total, cette année : il devrait débourser 110.000 euros.
Une sécheresse visible
Des prairies totalement jaunies, pas d'herbe. Autour de Coucouron, la situation est critique. La sécheresse est visible partout.
Les conséquences de l'absence de pluies sont bien visibles. Dans le lit des petits cours d'eau, les rochers sont aujourd'hui loin d'être immergés. C'était le cas durant tout l'hiver. Sur les berges du ruisseau de Montvieux, la situation est criante. "À part sur quelques journées, on n'a pas eu de moment où la rivière était à plein bord pendant jours et plusieurs semaines", explique Alexandre Dupont, membre du Syndicat de gestion de l'eau Bassin de La Loire et Lignon. Pour ce dernier, "la sécheresse est une question de durée. Sur un an, je dirais qu'on est à 30% de précipitations en moins sur le territoire".
Des rivières basses à cause du manque de pluies et de la chaleur, c'est une source d'inquiétude pour les mois prochains : "on a des niveaux d'été, du mois de juin quasiment", s'alarme Alexandre Dupont. Mais plus grave pour l'expert, "les nappes ne sont pas rechargées. On craint qu'en l'absence de pluies importantes prochainement, on ait un grand déficit pour les mois et les saisons à venir".
Petit espoir : le retour de la pluie est annoncé pour ce mercredi 22 février. Reste à savoir si cela suffira.
Avec O. Unal et N. Ferro