Quatre ans après le séisme du Teil, le parcours du combattant des sinistrés pour être indemnisés

La terre a tremblé dans l’ouest de la France ce vendredi 16 juin. Un séisme dont la magnitude est similaire à celle du séisme du Teil, en Ardèche, en 2019 (5,4 sur l'echelle de Richter). Quatre ans après, les 904 sinistrés drômois et ardéchois, réunis en collectif, racontent leurs difficultés pour être indemnisés et tiennent à partager leur expérience avec les communes récemment touchées.

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11 novembre 2019, tout le Sud-Est de la France a tremblé. Ce jour-là, la faille de la Rouvière craque. Le séisme de magnitude 5,4 sur l’échelle de Richter ne fait par chance aucune victime mais de nombreux dégâts matériels sont à déplorer. Si neuf communes d’Ardèche et de la Drôme sont impactées, c'est la petite ville du Teil, près de Montélimar, qui est la plus touchée, avec 80% des constructions endommagées. 

Un scénario proche de celui qui s’est produit dans l’ouest de la France ce vendredi 16 juin. Le séisme dont l’épicentre se trouvait en Charente-Maritime était de magnitude 5,3 à 5,8 selon les différents relevés. Une catastrophe naturelle qui fait écho à celle du Teil. 

Dès les premiers instants, le collectif des sinistrés du 11 novembre 2019 a contacté les communes touchées comme La Laigne en Charente-Maritime, commune la plus impactée ou encore Courson, Cram-Chaban, Surgères… “Le but c’est de montrer que c’est possible de s’en sortir. On tient à échanger avec eux pour partager notre expérience et nos conseils”, relate Jean-Yves Hernoux, secrétaire du collectif pour les sinistrés du 11 novembre 2019. 

Se former pour décortiquer la loi 

“Au début, c’est très compliqué quand on ne connaît rien en assurances. C'est beaucoup de fatigue, j’ai passé des nuits à étudier des contrats”, se souvient Marita Baracand qui a vu des pans de sa maison s’effondrer à Teil. Environ 2 millions d'euros de dégâts, le plus important sinistre chez des particuliers à Teil. 

C’est justement pour aider à décortiquer les procédures et la législation concernant les catastrophes naturelles que certains de ces sinistrés ont lancé le “Collectif pour les sinistrés du 11 novembre 2019”. On a organisé des réunions publiques pour informer les sinistrés de ce qui allait se passer. Experts, assurances, vétusté … On a décortiqué au maximum pour les conseiller vis-à-vis des assurances. Par exemple, l’importance de rapidement faire faire un devis, de ne pas signer trop vite l'accord avec l’expert et de faire des devis comparatifs, etc.”, explique le secrétaire du collectif, animé par l’envie de rendre service à un moment où les sinistrés sont seuls face à la catastrophe. “La mairie nous a expliqué que sur le domaine privé, elle ne pouvait pas intervenir au niveau des assurances”

Pour 75% des sinistrés, les travaux sont achevés 

Quatre ans après le séisme, 75% des 904 dossiers sont clos et les travaux achevés. “La vraie difficulté c’est que selon la loi de catastrophe naturelle, les sinistrés ont 2 ans pour réaliser les travaux sinon au-delà, ils perdent leur indemnité différée, ce qui représente 25 à 50% du coût des travaux. Ça, c’est en théorie mais en pratique, c’est plus compliqué. Avec le collectif, nous avons réussi à repousser cette échéance pour aider les sinistrés”, se félicite Jean-Yves Hernoux. 

D’autres comme Marita Baracand ne voient toujours pas le bout du tunnel. Après avoir déménagé six fois en trois ans passant de camping-car à caravane, elle vit désormais avec son mari dans un mobile home. “Ça fait quatre ans que les expertises sont en cours. C'est très compliqué pour nous. Il a fallu travailler pour recréer des bases de vie. Nous sommes très fatigués, j’ai fait deux AVC depuis cette histoire. On a beaucoup trinqué physiquement. À côté de ça, on a appris la patience et on a appris à ne pas trop s’énerver”, confie Marita, 74 ans. Si le couple avait initialement installé son mobile home à deux mètres de leur maison, ils se sont éloignés pour “ne pas devenir une ruine soi-même”. 

Le secrétaire du collectif l’assure : “Les dossiers d’indemnisation sont un vrai marathon les premières années après le sinistre. C’est une anxiété permanente. Puis vient d’autres inquiétudes cette fois liées aux travaux et pour certains dossiers l'attente du paiement de l'indemnité différée prévue par la loi catastrophe naturelle."   

Apprendre la patience et être solidaire 

Depuis le séisme dans l’ouest de la France, Marita Baracand et son mari réfléchissent à la manière dont ils pourraient aider et partager leur expérience avec ces nouveaux sinistrés. “Je leur conseille d’être patients, les choses vont prendre du temps. Il faudra s’entourer de bons experts, ne pas accepter directement les experts d’assurance. Si c’est un gros sinistre, l’idéal est de payer soi-même un expert d’assuré qui défendra le dossier devant l’assureur. Et s’ils peuvent créer un collectif pour s’entraider ce serait très bien. En plus du rôle de répondre à nos questions, la présence du collectif était rassurante. Ça donnait une sorte de confiance”, assure Marita. 

Le collectif met à disposition un livret de conseils afin que les sinistrés du séisme qui vient de toucher l'ouest de la France, y trouve toutes les informations utiles.

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