Un an après, un nouvel épisode de gel attendu dans la vallée du Rhône fait peur aux arboriculteurs

Les arboriculteurs sont inquiets. Météo France annonce un coup de froid pour le week-end prochain, qui rappelle fatalement les fortes gelées enregistrées l’année passée début avril. A quelques jours près, à une année d’intervalle, pourrait se rejouer cette partition funeste qui a réduit certaines productions de fruits à néant.

A Andance, Alain Bennier surveille la météo attentivement. En contact régulier avec le centre de Nîmes, il redoute l’arrivée de cette «goutte d’eau froide» venue du nord de l’Europe.
La vallée du Rhône figure en première ligne des zones à risques. Dans les parcelles d’abricotiers, les fleurs sont passées, on est désormais sur le jeune fruit. Gros comme un noyau d’olive, le futur abricot est vulnérable, d’autant qu’il a perdu les pétales de fleurs qui le protégeaient jusque-là.

C’est la période la plus sensible pour nos fruits qui sont pour ainsi dire à nu

Alain, arboriculteur

Alain est inquiet. Son l’exploitation a été durement frappée l’an dernier.

Cerises, abricots, coings, kiwis dans une moindre mesure, une bonne partie des 50 hectares du Gaec le Domaine d’Emile, avait été touchée. De quoi faire froid dans le dos de l’exploitant qui, dès à présent, envisage l’utilisation de ses canons à air chaud (il en faut un par hectare), de l’irrigation préventive : l’eau qui s’écoule forme peu à peu une coque de glace qui protège le fruit, la pellicule de glace évite que le fruit ne tombe en-dessous de zéro.
Problème : si l’épisode dure, au-delà de trois à quatre nuits, c’est le poids accumulé de la glace sur les branches qui peut occasionner de la casse, avec les conséquences sur la production.

Des différences de température entre plateaux et vallées

De partout dans la vallée, on ressort les bougies au cas où. "Les nuits très dégagées sont les plus dangereuses", fait remarquer Bernard Habauzit, producteurs de gros fruits à Vesseaux, à une encablure d’Aubenas. "Les températures risquent d’être plus basses dans les vallées, là où les courants d’air sont moins nombreux que sur les crêtes et les plateaux». Les différences sont à ce titre impressionnantes, surtout en cas de gelées : jusqu’à 4 à 5 ° de moins. Et, d’après les professionnels contactés, ça compte pour beaucoup.

Productions en danger

Présidente de la FDSEA 07, Christèle Cesana reconnaît que cette année, «on est plus inquiets que d’habitude», vu ce qui s’est passé l’an dernier.
Selon les données météo, c’est surtout à compter de dimanche que la vague pourrait déferler sur l’Ardèche et la Drôme rhodaniennes. La vigne n’a pas encore débourré, tandis que l’an passé, des bourgeons déployaient déjà des petites feuilles étalées, la pire situation qui soit. Les abricotiers, ainsi que les pêchers, en sont au stade de la nouaison, le moment où le fruit sort de sa corolle, au nord comme au sud de la vallée rhodanienne.
Les cerises sont en floraison depuis une bonne semaine dans le sud de la région, le gel pourrait endommager les fruits à venir.
Au nord en revanche, les cerises en sont encore au stade de bourgeons, même une température de -3 ou -4°C (à condition de ne pas durer) ne remettrait pas la production en question.

Dans bon nombre d’exploitations, on espère que la dominante nordiste du vent sera compensée par des entrées maritimes. Cela aurait pour effet de diminuer les risques de gel.  

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