La fermeture des domaines skiables va favoriser les pratiques alternatives au ski alpin, qui pourraient susciter des comportements à risques. Avant les vacances, les secouristes des Alpes mettent en garde les vacanciers néophytes, peu habitués aux pièges de la montagne.
Les premières estimations font état de 60 à 70% de baisse des réservations en stations, selon l'Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM). Mais les secours anticipent, comme cela a été le cas cet été, l'arrivée d'une clientèle néophyte.
"On craint un peu pour les vacances de Noël d'avoir à faire à un public peu habitué à l'univers de la pratique des activités de montagne hors ski alpin, en ski de randonnée ou raquettes", a confié à l'AFP David Petitjean, commandant la CRS Alpes.
Exemple parlant: "Il nous revient aux oreilles que les magasins de sport vendent énormément de matériel de ski de randonnée mais pas de packs de sécurité avec détecteur de victime d'avalanche (DVA), pelle et sonde". De plus, M. Petitjean pronostique que "certains vont quand même aller sur le domaine skiable même s'il est fermé".
Ces manquements aux règles de sécurité peuvent être très dangereux, surtout dans une période où les avalanches sont extrêmement nombreuses dans les Alpes. Rien que pour la journée du dimanche 13 décembre, au moins 25 avalanches ont été recensées.
❗️Compte tenu du récent épisode neigeux, le risque d'#avalanches est présent sur les massifs de #HauteSavoie. Soyez prudents lors de vos déplacements en montagne et ne prenez pas de risques ?❄️ pic.twitter.com/Kia2ikykKo
— Préfet de la Haute-Savoie (@Prefet74) December 16, 2020
Quelques règles de base à respecter
Le responsable des CRS recommande instamment le port du casque pour la pratique de la luge "car chaque année nous avons des accidents mortels". "Les stations organisent des itinéraires sécurisés pour le ski de randonnée et la raquette", souligne de son côté Patrick Poirot, commandant le Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de l'Isère, recommandant de ne pas s'en écarter.
Et pour ce qui concerne la montagne, "ce sont les consignes habituelles: partir équipés d'un DVA, vérifier qu'il fonctionne, calculer son itinéraire en fonction de ses capacités, consulter le bulletin d'estimation d'avalanche et appeler les bureaux des guides, de l'ESF (Ecole du ski français), les PGHM et éviter de partir seul".
Si c'est le cas, "prévenez de votre itinéraire, de votre départ et surtout de votre retour", insiste M. Poirot, dont les équipes de secouristes ont été déclenchées deux fois le week-end dernier pour des gens qui n'avaient pas rendu leur matériel au loueur.
Les autorités appellent à la prudence
Le préfet de la Savoie Pascal Bolot a aussi lancé un appel à la prudence et au respect des consignes à la veille des arrivées en station, tout comme son homologue de Haute-Savoie.
La situation est inédite, avec une majorité de pisteurs-secouristes en activité partielle, alors que ces derniers assurent d'habitude le gros des secours sur les pistes.
Le préfet de Savoie a insisté auprès des maires sur l'information du public et la signalétique des itinéraires balisés et des pistes fermées. Le Dr Frédéric Arnould, chef de service des urgences-SMUR de Maurienne, a insisté pour que les vacanciers aient à l'esprit que "les hôpitaux sont saturés et les soignants sous pression depuis des mois" avec l'épidémie de Covid-19.