Georges Pouille, 40 ans, jugé pour le meurtre de Saïda en 1996 est resté mutique à l'ouverture de son procès, ce mercredi 9 mars, devant la cour d'assises de l'Isère.
Crime de Voreppe: compte-rendu d'audience"Je n'ai rien à dire", a déclaré l'accusé alors que le président de la cour lui demandait de décliner son identité. Regard dans le vide, presque chauve à l'exception de longs cheveux à l'arrière du crâne, teint blême, Georges Pouille n'a prononcé que quelques mots inintelligibles en fin de matinée, avant de rejeter violemment le micro qu'on tendait vers lui.
#procès #Voreppe Après avoir refusé de décliner son identité, Georges P. refuse de réagir au portrait fait de lui dans l'enquête sociale.
— France 3 Alpes (@f3Alpes) 9 Mars 2016
"Je ne suis pas d'accord avec tout ce qui a été dit", a-t-il seulement déclaré.
"Vous allez devoir trouver la force de dire quelque chose", a répondu le président, "si vous ne dites rien vous allez avoir des regrets quelque soit le résultat du procès."
L'homme est jugé pour le meurtre, en novembre 1996, de Saïda Berch, 10 ans, retrouvée dans un canal à Voreppe (Isère), deux jours après sa disparition.
#procès #Voreppe Seule réaction de Georges P. :"je ne suis pas d'accord avec tout ce qui a été dit."
— France 3 Alpes (@f3Alpes) 9 Mars 2016
L'accusé avait été confondu par son ADN en 2013, à la suite de nouvelles analyses menées dans un laboratoire bordelais.
L'enquêtrice de personnalité a décrit à la barre le parcours d'un "enfant chétif, à la santé fragile", "assez mou, assez passif" ayant grandi dans un climat familial "très tendu", marqué par la violence du père. Une enfance qualifiée "d'enfer", par lui et ses frères. La nuit, "Georges se réfugiait souvent dans le panier du chien", raconte-t-elle. A l'adolescence, il alterne les fugues, les moments d'errance et les bagarres au collège. Il se met à consommer puis à dealer du cannabis.
Atteint de la maladie de Steinert, qui provoque une dégénérescence musculaire parfois associée à un retard mental, il est reconnu comme adulte handicapé au début des années 2000 et vit dans un certain repli avec sa compagne, affectée d'un léger handicap mental, et leur jeune fils Un homme calme qui "n'inspire pas de crainte particulière" à son entourage mais qui peut aussi être impulsif, projeter son fils contre un mur ou frapper sa femme enceinte, a décrit l'enquêtrice.
L'accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu vendredi.