En Auvergne : " Depuis plusieurs semaines, on observe un boom des ventes de motos et scooters"

Depuis le déconfinement, les magasins de deux roues motorisés (2RM) en Auvergne, observent un boom de leurs ventes, mais les professionnels du secteur craignent que cette hausse ne soit qu’éphémère.

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En Auvergne, les ventes de motos, scooters et cyclomoteurs sont en pleine expansion depuis le début du déconfinement. Pour Jacques Forestier, concessionnaire moto à Ambiance moto, à Aubière (Puy-de-Dôme), comme pour de nombreux concessionnaires de 2 roues motorisés (2RM), la hausse des ventes est une délivrance. « Depuis plusieurs semaines on observe un boom des ventes de  motos et scooters ! J’espère que ça va continuer et qu’on pourra rattraper les pertes subies pendant le confinement. » Avec la fermeture pendant trois mois de son magasin, le responsable a perdu près de 250 000 euros.

Depuis sa réouverture le 12 mai dernier, il réussit à vendre parfois jusqu’à 5 modèles par jour : « Que ce soit pour un amateur qui recherche une moto pour la ville ou pour un motard confirmé qui recherche une moto tout terrain pour faire de gros parcours : les ventes sont exceptionnelles ! » Il précise que pour pouvoir conduire une moto supérieure à 125 cm3, il faut avoir un permis moto, et que pour les 2RM inférieures à 125 cm3 type scooter ou « moto légères », il suffit d’avoir son permis B et de passer une formation de 8 heures.

Une hausse post-confinement 

Pour ce concessionnaire, il est difficile d’expliquer exactement l’origine de cette hausse même si selon lui le déconfinement y est pour beaucoup : « Je pense que la plupart des acheteurs ont envie de revivre depuis ce déconfinement, de bouger, voyager et partir à l’aventure. La moto est le meilleur moyen de circuler en plein air sans faire d’efforts ! »  Yves Petit, motard confirmé et nouvel acquéreur d’une moto tout terrain, acquiesce : « Je devais changer de moto et j’ai privilégié un modèle polyvalent qui permet de faire plus de route. Je pense faire une bonne partie de l’Auvergne cet été en traversant les montagnes bourbonnaises, le Cantal et la Haute-Loire ». 

Pour Bernard Turcat, coordinateur de la FFMC (Fédération Française des Motards en Colère) de l’Allier, outre l’évident besoin de liberté depuis la fin du confinement, la hausse des ventes peut également s’expliquer par la reprise abondante de l’activité : « Les gens ont parfois peur de prendre les transports en commun et d’être serrés les uns contre les autres par rapport au virus. Et puis, pour éviter les bouchons ou mettre moins de temps pour se rendre au travail et se garer facilement, rien ne vaut la moto, surtout dans les grandes villes. »

Une hausse des ventes éphémère ?

Pour cet autre vendeur à Elite Moto 15, à Aurillac dans le Cantal, une hausse des ventes de 15% a été observée dans son magasin. Ce phénomène est peut-être éphémère et ne suffira pas à rattraper les pertes subies pendant la crise, « seulement à limiter la casse ». « Je pense que les ménages ont économisé pendant la crise et ont eu envie de se faire plaisir dès qu’ils ont été déconfinés. Mais ça ne veut pas dire que ça va durer.  On commence déjà à observer un retour à la normale depuis début juin voir un ralentissement. »  Dominique Da Ré, responsable du magasin Kris’motos Dafy Speed, à Creuzier-le-Vieux dans l’Allier, ajoute qu’il avait déjà observé une hausse des ventes avant le confinement et qu’il est difficile d’établir un constat car les tendances varient souvent. « En ce moment ce qui marche beaucoup chez nous c’est les Pit Bikes, les petits modèles de motos non immatriculées qui s’utilisent sur des terrains privés par exemple. Mais on n’observe pas plus de ventes chez les amateurs qui se mettent à la moto depuis le déconfinement par exemple que chez les motards confirmés qui viennent régulièrement changer de modèle. C’est très aléatoire. »

Si pour lui la crise n’a pas eu un gros impact sur l’économie de son magasin car il a continué d’assurer les réparations et livraisons à domicile pendant le confinement, pour les autres une hausse de l’activité est essentielle pour survivre. « Déjà que la moto n’a pas forcément une bonne image, une deuxième vague de confinement serait fatale », ajoute le vendeur d'Aurillac.

« Il faut sensibiliser le public aux risques des 2RM dès le plus jeune âge  »

Pour Bernard Turcat, cette crise sanitaire a surtout révélé  un « gouvernement "motophobe" » et « un flagrant manque d’intérêt envers les commerces qui vendent des 2RM. Pendant la crise les responsables n’ont eu le droit à aucune aide mis à part la mise au chômage partiel de leurs salariés ». Il dénonce également de nombreux préjugés véhiculés à tort autour de la moto : « Les deux roues motorisées sont souvent associées aux accidents. Il est certain que les deux roues motorisées comportent des risques mais avec une conduite responsable on limite les dangers. Et c’est notre devoir de sensibiliser le public dès le plus jeune âge. »

Avec sa fédération, il organise régulièrement des campagnes de sensibilisation dans les écoles et lycées. Et rappelle notamment les bons gestes à adopter pendant la conduite, dès l’obtention du permis AM (examen autorisé dès 14 ans pour conduire un 2RM inférieure à 50 cm3, type mobylette). « C’est essentiel pour sauver des vies et arrêter de diaboliser les engins à deux roues. Les 2RM ont autant leur place que les vélos, pour des plus longues distances. »

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