Une enquête préliminaire a été ouverte pour prise illégale d'intérêt après que des élus d'opposition à la région Auvergne-Rhône-Alpes eurent saisi le parquet de Lyon de soupçons sur le rôle joué par un conseiller de Laurent Wauquiez (LR) dans l'attribution de subventions.
Cette enquête a été confiée courant mars à la police judiciaire de Lyon, a précisé une source proche du dossier.
Mi-février, Corinne Morel Darleux, élue régionale du groupe du Rassemblement Citoyens, Ecologistes, Solidaires (RCES), avait annoncé avoir saisi le procureur de la République au titre de l'article 40 du Code Pénal. Ses soupçons qui s'appuyaient sur un article d'Acteurs de l'économie, concernaient "un certain nombre de dossiers de financement" instruits à la Région par Gilles Chabert.
Ce dernier, élu sur la liste de Laurent Wauquiez et président de la commission Montagne, est également "membre du bureau de l'association Montanea, président du Syndicat National des Moniteurs du Ski Français et était jusqu'au 31 janvier 2017 administrateur de la Compagnie des Alpes", soulignait l'élue dans un communiqué diffusé à l'époque.
Le signalement au parquet visait notamment le vote d'une subvention de 20.000 euros, par la commission Montagne, à l'association savoyarde Montanea en novembre 2016.
"Nous serons transparents", assure Laurent Wauquiez
"Il n'y a pas de souci quant à l'ouverture de l'enquête, nous serons transparents", a assuré vendredi 24 mars l'entourage du président de la région, Laurent Wauquiez. "Sur le fond, Gilles Chabert n'a pas été rapporteur du texte, il n'a pas pris part au vote, ni donné aucune consigne de vote, et ne s'est pas exprimé", a-t-on ajouté de même source.
Mi-mars, les élus d'opposition avaient également dénoncé un "tour de passe-passe" autour de cette subvention, après avoir découvert "une délibération instruite le 17 mars par la commission Lycées et soumise au vote le 27 mars, proposant l'annulation de la subvention à Montanea du 17 novembre dernier pour mieux la redonner par l'intermédiaire de la commission Lycées".
"Cela ressemble à un aveu. La position du président de la commission Montagne est intenable. Il a déjà démissionné de son poste d'administrateur de la Compagnie des Alpes, maintenant il essaye de se dégager de l'instruction du dossier Montanea", avait fustigé Mme Morel Darleux.
Selon la Région, cette nouvelle délibération visait à "réparer une erreur matérielle" liée à une "question de technique budgétaire" afin de regrouper deux subventions de 20.000 euros attribuées à Montanea sur une seule ligne budgétaire.