"Encore sous le choc", des élèves du lycée lyonnais endeuillé par l'avalanche des Deux-Alpes, expliquent ce jeudi 14 janvier que cette sortie de ski, était routinière et bien encadrée avec un professeur pour 10 skieurs pour la classe de première option sport.
"Nous sommes encore sous le choc", lâche Adrien, en terminale au collège-lycée Antoine de Saint-Exupéry à Lyon, le visage grave comme ses camarades au lendemain de l'avalanche qui a tué deux élèves de l'établissement ainsi qu'un touriste étranger.
"Je connaissais une des deux victimes du lycée. Je la voyais tous les jours dans le métro et nous avions des amis en commun. Je n'aurais pas pu imaginer un tel drame. Cette sortie-là a lieu plusieurs fois par an, avec les mêmes encadrants et il n'y a jamais eu de problèmes. On pensait que c'était bien rodé comme mécanisme", ajoute le jeune homme devant l'entrée de l'établissement.
"L'année dernière, ça s'est très bien passé", assure Laureen, autre élève de terminale qui avait pris l'option sport en première, comme le groupe qui skiait mercredi en Isère. "On arrive le lundi et on part directement sur les pistes. Il y a trois groupes, les débutants, les +medium+ et les meilleurs. Pendant une semaine on skie, on est sur les pistes. On est encadré par des professeurs. Avec un professeur pour 10 élèves. Il y a nos professeurs de sport et des gens agréés", poursuit-elle. Des prises de risques parfois? "Sincèrement, non. On est par niveau. On connaît nos limites."
"Ma première impression a été de me dire: +merde, c'est chez nous. Ce sont des choses qui arrivent malheureusement. Mais on est solidaire et on pense aux autres", estime Manon, en classe de seconde et habillée de noir. Comme elle, des dizaines d'élèves pressaient le pas sous la pluie glaçante de jeudi matin à Lyon, prenant le temps d'échanger brièvement, de s'étreindre ou d'allumer de nouveaux lumignons devant les grilles du collège-lycée, où beaucoup avaient déjà été déposés la veille au soir.
Sur des mots de soutien, malgré la pluie, on pouvait encore lire: "Courage aux victimes et aux élèves", "Restez forts", "Saint-Ex avec vous!" ou encore "Une pensée aux (1ère) option sports".
"Je pense qu'il y a des élèves traumatisés, cela va leur faire du bien de pouvoir en parler", souligne Élodie, 17 ans, en évoquant la cellule médico-psychologique mise en place dans l'établissement et qui le restera "autant que de besoin", a dit la ministre de l'Éducation Najat Vallaud-Belkacem ce mercredi 13 janvier au soir.
Jeudi matin devant le collège-lycée, des représentants des fédérations de parents écourtaient les interviews du fait du jeune âge des élèves et "de la douleur" de cette première épreuve collective.