Les quatre officiers et sous-officiers étaient jugés pour homicide involontaire après la mort de six légionnaires dans une avalanche en janvier 2016 à Valfréjus.
Quatre gradés jugés responsables de la mort de six légionnaires emportés par une avalanche en Savoie en 2016 ont été condamnés ce vendredi 20 décembre pour homicide involontaire à deux à trois ans de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Lyon.
Des militaires engagés dans "une combe dangereuse", trop nombreux et mal positionnés : ce sont les trois raisons qui ont conduit le tribunal correctionnel siégeant en formation militaire à condamner les deux capitaines et deux adjudants du 2e régiment étranger de génie (REG) de Saint-Christol (Vaucluse).
"La définition de l'itinéraire n'était pas suffisamment complète, la conduite de ces 52 hommes n'étaient pas assez claire", a dit la présidente du tribunal en rendant le délibéré. Selon la justice, les quatre gradés ont commis l'erreur de réunir deux sections pour la randonnée, ce qui a provoqué une situation dangereuse dans un secteur exposé aux avalanches.
"Ils ont eu tout faux"
Les militaires devront également payer des amendes de 2 000 à 3 000 euros, mais le tribunal leur a en revanche accordé une dispense d'inscription de la condamnation au casier judiciaire.
Manque de préparation, méconnaissance des lieux, objectif final mal défini, "considérable erreur" de topographie et d'itinéraire, sous-estimation du risque d'avalanche : "ils ont eu tout faux", avait résumé le procureur Bernard Reynaud qui avait requis deux ans d'emprisonnement avec sursis à trois ans, dont un ferme, contre les quatre officiers et sous-officiers du régiment étranger appartement à la 27e brigade d'infanterie de montagne (BIM).
Ce 18 janvier 2016, la randonnée à ski organisée sur les hauteurs de Valfréjus (Savoie) dans le cadre d'un stage de montagne avait été brusquement interrompue par une grosse coulée de neige de 400 mètres de large sur 300 mètres de dénivelé, qui avait balayé 18 soldats.
Cinq légionnaires - un Albanais, un Malgache naturalisé français, un Italien, un Moldave, un Népalais - étaient morts sur le coup. Un sixième, Hongrois, était décédé une semaine plus tard des suites de ses blessures. Sept autres soldats avaient été blessés.