Le bilan est lourd et encore provisoire. Les avalanches ont fait 32 morts depuis le début de la saison dans tous les massifs de France, 19 dans les Alpes du nord. Paradoxalement, et contrairement aux apparences, la prévention au fil des ans porte ses fruits.
L'ANENA, l'Association nationale pour l'étude de la neige et des avalanches vient de publier son rapport d'accidentologie en montagne. Dans les Alpes du nord, c'est en Savoie qu'il y a eu le plus d'accidents cette année: 25 avalanches dans ce département. 9 en Haute-Savoie, 8 en Isère.
Le bilan de cette saison est lourd au regard du bilan de l'hiver dernier 2011-2012, au cours duquel 13 personnes avaient trouvé la mort dans des avalanches en France. Il s'agissait du bilan du plus faible depuis 37 ans. En fait, ces variations importantes d'une année à l'autre sont liées aux conditions nivo-météorologiques.
Depuis ces 10 dernières années, la tendance est plutôt stable, avec une moyenne globale de 30 décès par an en France alors que la fréquentation des espaces enneigés non sécurisés, elle, a explosé entre 1971 et 2011.
Randonnée et ski hors-piste, les bêtes noires de la prévention
Depuis 30 ans, les activités en hors-pistes représentent 83% des accidents mortels, à quasi égalité (randonnée: 42%; ski: 41%) . Des formations "avalanche" ont été créées à destination des pratiquants.
Des pratiquants de plus en plus équipés de DVA
De plus en plus de victimes emportées par des avalanches sont équipées d'un Détecteur de Victimes d'Avalanche (43 % dans les années 1980, 83% aujourd'hui). Rares sont les randonneurs qui ne portent pas systématiquement l'équipement DVA-sonde-pelle.
La tendance vaut aussi pour le hors-piste mais reste insuffisante. Une des explications réside dans le profil des freeriders, en majorité des jeunes qui ne « peuvent/veulent » investir dans ce matériel supplémentaire.
Des secours de plus en plus rapides et efficaces
Grâce à l'équipement DVA-sonde-pelle et aux formations, on constate que la part des victimes ensevelies secourues par leur(s) compagnon(s) s’est accrue au cours des trois décennies. Dans les années 80, 25 % des ensevelis lors d’accidents aux conséquences mortelles étaient secourus par leurs compagnons. Dans les années 2000, cette part est passée à 44 %. De la même manière, la part "d’ensevelis localisés" grâce aux DVA s’est largement accrue, passant de 36 % à 70 %.
A noter aussi au chapitre des progrès des secours, la réduction des délais d’intervention du fait, notamment, de l’utilisation quasi systématique du téléphone portable pour passer l’alerte et des hélicoptères.