Météo-France, qui a placé lundi le massif du Mont-Blanc en risque fort d'avalanche, s'est armé d'outils perfectionnés pour évaluer la stabilité du manteau neigeux mais sa priorité reste d'informer au mieux le public, notamment depuis peu via une application.
"Il est impossible de prévoir la survenue d'une avalanche. En revanche, on peut estimer et prévoir le risque. C'est-à-dire déterminer les probabilités de déclenchement et identifier les zones les plus susceptibles d'être touchées", explique Cécile Coléou, coordinatrice nationale pour le risque d'avalanche à Météo-France, lors d'un point-presse."C'est le rôle de nos prévisionnistes nivologues, basés dans huit centres spécialisés", poursuit-elle. Ils évaluent - grâce aux prévisions météo, à un réseau d'observation, mais aussi des satellites, des radars et des modèles spécifiques - la stabilité du manteau neigeux et son évolution dans le temps pour les massifs alpins, pyrénéens et corses.
Chaque jour, des bulletins d'estimation du risque d'avalanche (BRA), en dehors des pistes balisées et ouvertes, sont émis. Météo-France "s'efforce d'améliorer constamment ses messages de prévention", à l'intention des pratiquants du hors-piste et de la randonnée, des professionnels et du grand public, souligne Benoît Thomé, directeur interrégional Météo-France Centre-Est, basé à Bron près de Lyon.
"En 2011-2012, nous sommes passés des bulletins départementaux aux bulletins par massif, des graphiques ont également été ajoutés. Depuis février, nous utilisons dans nos bulletins les pictogrammes accompagnant l'échelle européenne de risque d'avalanche" qui comporte cinq niveaux (faible, limité, marqué, fort, très fort).
En cas de risque fort (niveau 4) ou très fort (5), le plus souvent occasionné par d'importantes chutes de neige, les départements concernés figurent en vigilance orange ou rouge sur la carte.
Une application MétéoSki vient aussi d'être lancée avec une entrée par station de ski. Les informations sont téléchargeables et imprimables.
Dans les stations, la signalétique informant du risque d'avalanche sous forme de drapeaux (3 niveaux) est progressivement remplacée par des panneaux utilisant les pictogrammes européens, plus précis.
"Il est primordial de ne jamais partir en montagne sans avoir lu les bulletins et de ne pas se contenter de regarder l'indice de risque d'avalanche", insiste Cécile Coléou.
Les avalanches provoquent en moyenne une trentaine de décès par an en France, la randonnée et le hors-piste se partageant 83% des accidents mortels. "Pour la saison 2016-2017, avec un enneigement tardif, on déplore jusqu'ici 20 accidents et 14 morts", relève Mme Coléou.
Ce sont les avalanches "à structure de plaque" qui peuvent être particulièrement meurtrières. Le manteau neigeux, constitué d'une couche fragile surmontée de couches de résistance mécanique plus élevées, est alors particulièrement sensible aux surcharges ponctuelles, notamment le passage de skieurs.