Les robes noires voient rouge. Bien que les avocats aient repris le chemin des tribunaux, ils ne décolèrent pas. Le conseil de l'ordre des avocats de Grenoble vient d'envoyer un courrier au garde des sceaux pour attirer son attention sur l'attitude de Jean-Yves Coquillat.
"Agressif" avec les avocats, c'est ainsi que le Conseil de l'Ordre des Avocats de Grenoble qualifie l'attitude du Procureur de la République. La situation demeure tendue entre les robes noires et Jean-Yves Coquillat après un incident survenu fin novembre. Une lettre a été envoyée à la garde des sceaux pour alerter le ministère de la justice sur le conflit qui les oppose au Procureur.
Origine du conflit
Le 20 novembre, une avocate du barreau de Grenoble demande devant le tribunal correctionnel, le renvoi d'un dossier pour raison de santé, certificat médical à l'appui.
Deux jours plus tard, l'avocate est convoquée à l'hôtel de police, dans le cadre d'une enquête diligentée par le Procureur de la République pour "production de certificat médical de complaisance".
Le Conseil de l'Ordre ne mâche pas ses mots, il parle de "calomnie" et de "dénonciation". S'en suivent trois jours de grève, et face à la position prise par le Procureur dans les médias, les avocats décident de rompre toute relation institutionnelle avec Jean-Yves Coquillat.
Conséquences
Le conseil de l'Ordre des Avocats de Grenoble s'est réuni ce mercredi 5 décembre et a demandé au bâtonnier de ne plus collaborer au fonctionnement du service public de la justice mise en oeuvre par le Procureur de la République.
- Le bâtonnier ne désignera plus l'un de ses confrères pour les audiences où la présence d'un avocat est obligatoire.
- La permanence de la défense pénale ne sera plus organisée devant les juridictions qui nécessitent d'urgence la présence d'un avocat.