Si le bidonville Esmonin est plus généralement le refuge des Roms, il est aussi à son extrémité une sorte d'enclave des Balkans. Serbes, Macédoniens, Albanais et Kosovars, des migrants demandeurs d'asile qui espèrent refaire leur vie en France.
Pauvreté, chômage, corruption ou tensions politiques les ont poussé à l'exil... Tous évoquent les problèmes au pays, mais personne ne veut entrer dans les détails.
Comme ils ne sont pas ressortissants de l'Union Européenne, les migrants du bidonville Esmonin doivent demander l'asile pour pouvoir rester en France.
Depuis 2009, la préfecture de Grenoble centralise les dossiers des départements de l'Isère, de la Savoie de la Haute-Savoie et de la Drôme. L'attente est longue, certains ont demandé leurs papiers avant de venir, il y a plusieurs mois déjà.
Sans papiers, sans travail, ces familles construisent comme elles peuvent un semblant de vie normale. Des cabanes de fortune servent de foyer, et on montre fièrement la photo de classe du petit dernier.
Dans cette partie du bidonville Esmonin, les journées passent en attendant que la préfecture accorde - ou refuse - les demandes d'asile.
En Isère depuis 4 ans on observe une stabilité du nombre de demandes d'asile. Moins de 700 nouveaux cas sont examinés chaque année. Parmi eux, près d'un tiers concerne des Européens.
Reportage Cédric Picaud, Dominique Semet, Thao Huynh :