La guerre de 14-18 a brisé de nombreuses vies mais a également initié de belles histoires. C'est le cas d'une idylle amoureuse qui a débuté par lettres entre un poilu de la Lozère et une jeune Cantalienne.
C'était il y un siècle. Ils ne s'étaient jamais vus mais ont su trouver les mots pour s'aimer. A l'heure des commémorations de la Grande Guerre, Brigitte Mayenobe-Martinez raconte l'histoire de ses grands-parents avec émotion : "Mon grand-père maternel Pierre-Louis Boulet, né en 1898, était originaire de Luc en Lozère. Soldat sur le front de l'est en 1917, il avait un collègue soldat Simon Lamagat, originaire de Saint-Santin-Cantalès dans le Cantal. Or ce Simon avait une sœur, Marie Bonis, à qui il a proposé d'écrire à son ami soldat. C'est ainsi que la correspondance entre Marie et Pierre-Louis est née". Ces deux-là ont continué d'échanger des lettres et l'amour est né de façon épistolaire. Les deux jeunes soldats sont retournés dans leurs villages respectifs après la guerre. Le mariage de Marie et de Pierre-Louis a été décidé le 1er juin 1920 à Saint-Santin-Cantalès.
Ils se rencontrent seulement 8 jours avant de se marier
Brigitte Mayenobe-Martinez poursuit : "Marie et sa famille sont allés en calèche chercher Pierre-Louis à la gare de St-Illide dans le Cantal. Les futurs mariés se sont connus réellement seulement 8 jours avant de se marier. La mère de Marie lui avait conseillé en chemin pour la gare de se laisser faire si Pierre-Louis voulait l'embrasser sur la joue". Pierre-Louis s'est ensuite fait embaucher aux mines de charbon de Molières-sur-Cèze, dans le Gard. Avec Marie, ils ont eu 6 enfants. Pierre-Louis est décédé en 1940 d'un accident de mine. Marie a élevé ses enfants seule.
Sans la guerre, nous ne serions pas là, alors qu'à cause de la guerre, d'autres ne sont plus là ou ne seront jamais là
Brigitte, la petite fille de Pierre-Louis et Marie, a connu cette histoire en interrogeant sa grand-mère, et alors que sa mère n'était pas au courant. Elle a ensuite effectué des recherches généalogiques et est même retournée à Saint-Santin-Cantalès dans le Cantal. Elle conserve précieusement le livret de famille de ses grands-parents.
Elle conclut : "Sans la guerre, nous ne serions pas là, alors qu'à cause de la guerre, d'autres ne sont plus là ou ne seront jamais là".