Mercredi 18 août, jour où aurait dû commencer le traditionnel festival des arts de rue d’Aurillac, une manifestation était organisée dans la ville préfecture du Cantal. « La grande manifestive » a rassemblé 700 personnes, pour « rendre à la rue ce qui est à ses arts ».
Quelque 700 personnes se sont rassemblées dans les rues d’Aurillac, mercredi 18 août. La ville accueillait la grande manifestive, un évènement initié par la Fédération Nationale des Arts de la Rue, « pour rendre à la rue ce qui est à ses arts » Artistes, acteurs du monde culturel et public étaient invités à défiler, menés par une Marianne géante, afin de protester, entre autres, contre l’annulation du festival des arts de la rue d’Aurillac.
« Il était essentiel que les artistes et toutes les professions liées à la création en espace public soient présents en cette année d’annulation, pour le moins injuste, du plus important festival des arts de la rue. Sous couvert de la pandémie qui touche la planète depuis le mois de mars 2020, nos libertés sont bafouées, l’espace public nous est de plus en plus interdit, les contrôles s’immiscent dans notre quotidien. Aujourd’hui, l’annulation arbitraire du festival d’Aurillac sonne comme l’injustice de trop, qui suscite une grande colère de toutes nos professions », écrit la fédération dans un communiqué.
Une annulation "inadmissible"
Dans les rangs des participants, des artistes en colère : « Aurillac étant le symbole mondial de notre pratique, c’est inadmissible et on tenait à être là pour le dire et pour dire que cette édition 2021 en effet n’a pas lieu sur décision préfectoral (NDLR ce dont la préfecture se défend) et qu’on la trouve injuste. On s’inscrit en faux et on vient ici pour le dire aux Aurillacois », explique Audrey Castagné, membre de la compagnie « Zique à tout bout de champs ».
En effet, le festival n’avait pas pu se tenir cette année en raison de la pandémie : « En fin d’année dernière, après l’annulation soudaine de la 35ème édition du Festival d’Aurillac et au vu de l’évolution de la situation sanitaire et de ses répercussions, nous avions réfléchi à cette année 2021, qui s’avérait tout aussi incertaine pour la reprise de nos activités dans l’espace public, et en particulier pour la capacité à organiser une manifestation aussi exceptionnelle que le Festival d’Aurillac. C’est pourquoi, le 8 février dernier, nous avons annoncé le report de la prochaine édition du Festival à 2022, celle des grandes retrouvailles ! », écrivaient alors les organisateurs.
Pas de festival sans son public
La préfecture du Cantal, quant à elle, se défend d’être à l’origine de l’annulation : « Certaines publications dans la presse et sur les réseaux sociaux ont fait état d'une décision d'interdiction du Festival Eclat. Le préfet du Cantal précise qu'aucune décision d'interdiction n'a été prise. Il rappelle qu'en lien étroit avec la Ville d'Aurillac, il avait proposé à l'organisateur une adaptation de la tenue de cet événement permettant son maintien dans le respect des impératifs de sécurité sanitaire et de sécurité publique », indique la préfecture dans un communiqué.
Pour, l’interdiction d’avoir du public ou la forte restriction des jauges autorisées n’était pas compatible avec l’esprit du festival : « Nous, on a toujours dit que ce rendez-vous était principalement professionnel mais ouvert au public parce que ça fait partie de notre mission en tant que centre national d’opérer la diffusion de ce secteur et de ses spectacles. Le festival d’Aurillac a une visibilité très importante et c’est pour cela que les compagnies viennent à ce rendez-vous des compagnies de passage sur leur propre moyen, avec un engagement important et des moyens financiers, pour montrer leur spectacle et leurs créations mais aussi pour rencontrer le public. » Malgré cela, l’association Eclat a prévu 6 spectacles un peu partout dans le Cantal jusqu’au 21 août.