Interpellé pour non-respect des règles de son assignation à résidence, Kamel Daoudi était présenté en comparution immédiate différée mardi 6 octobre, devant le tribunal correctionnel d'Aurillac. Les juges ont condamné Kamel Daoudi à 1 an de prison ferme.

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Ce mardi 6 octobre, Kamel Daoudi, le plus ancien assigné à résidence de France, était présenté devant le tribunal correctionnel d’Aurillac qui l’a condamné à un an de prison ferme. Il avait été interpellé une dizaine de jours auparavant pour non-respect des règles de son assignation à résidence. Kamel Daoudi, 45 ans, avait été arrêté dans un café alternatif d'Aurillac où il préparait des repas, pour avoir dépassé les horaires de son assignation et ne pas avoir respecté les règles du couvre-feu qui lui était imposé entre 21 heures et 7 heures. Il lui était également reproché par le tribunal de ne pas avoir observé une autre assignation l'obligeant à chercher un pays d'accueil.

Une trentaine de soutiens présents

A l'entrée du tribunal, le comité de soutien à Kamel Daoudi est bien là, une trentaine de personne répondant à l'appel d'Amnesty International et de la Ligue des Droits de l'Homme : « Je le connais depuis un an et demi, il est venu chez moi, on a eu des échanges très agréable. Je l’apprécie beaucoup », explique un défenseur de Kamel Daoudi. Devant les juges, Kamel Daoudi doit s'expliquer sur des horaires de couvre-feu non respectées. « Il m'est certainement arrivé d'être en dehors des clous », lance calmement Daoudi. « Va-t-on le remettre en prison pour 30 minutes de retard après 13 000 pointages sans soucis ? » s'interroge son avocat parisien, Maître Partouche. Depuis février 2019, Kamel Daoudi est assigné à résidence à Aurillac, un énième point de chute, après 12 années d'assignations successives.

Son avocat souhaite faire appel

Pour son avocat, c'est une forme de privation de liberté. Il conteste la légalité de la procédure et demande la remise en liberté de son client.
Ce ne sera pas l'avis des juges qui condamnent Kamel Daoudi à 1 an d'emprisonnement ferme : « Il a décidé de reprendre immédiatement la grève de la faim qu’il avait commencé, là, dimanche dernier. On va évidemment faire appel de cette décision. Il est complètement abasourdi, comme moi », s’indigne Maître Partouche. " La question n'est pas de savoir s'il présente un danger, il n'a pas respecté les conditions de son assignation et ce, à plusieurs reprises ", a rétorqué à l'AFP le procureur par intérim Florence Leroux-Ghristi, dont les réquisitions ont été suivies par le tribunal.

Placé à l'isolement en attendant l'audience en appel

Condamné en 2005 pour des faits liés au terrorisme et déchu de sa nationalité française, Kamel Daoudi devait être expulsé vers l'Algérie, avant que la procédure ne soit stoppée par la Cour Européenne des Droits de l'Homme. Il était membre d'un groupe islamiste affilié à Al-Qaïda, soupçonné d'avoir préparé un attentat contre l'ambassade des Etats-Unis à Paris. Interdit de territoire, il n'est toutefois pas expulsable en Algérie au vu des risques de torture encourus. Il est donc resté assigné à résidences successives depuis 2008, une assignation "à perpétuité" qu'il dénonce. Pour la compagne de Daoudi, Sandra Georges, présente à l'audience, le jugement rendu est sans équivoque. « C’est clairement pour dire à Kamel qu’on ne veut pas de lui en France et qu’on va l’embêter jusqu’au bout, pour qu’il parte de lui-même en Algérie », affirme Sandra Georges. Abattu après l’annonce du jugement, Kamel Daoudi a donc retrouvé mardi soir sa cellule, à la maison d’arrêt de Lyon Corbas, il devrait y être placé à l’isolement en attendant l’audience en appel.
 
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