"Les victimes sont souvent très proches des agresseurs". Entretien avec le procureur de la République de Brest, après l'enquête sur un vaste réseau de pédophilie

En début de semaine, un réseau pédocriminel a été démantelé. 54 personnes soupçonnées de diffuser des images sur la messagerie Télégram ont été interpellées en France dont un Finistérien. Cet homme, père de famille âgé de 37 ans a été arrêté à Scaër, dans le Finistère. Il a été mis en examen pour des viols et agressions sexuelles sur mineurs et placé en détention provisoire. Entretien exclusif avec le procureur de la République de Brest, Camille Miansoni.

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Quatre personnes ont été interpellées et mises en examen cette semaine en France, dans plusieurs départements, dans le cadre d'une vaste enquête sur des réseaux pédocriminels sur Telegram.
Une des personnes est un habitant de Scaër, dans le Sud du Finistère. Nous vous révélions cette affaire ce vendredi 15 novembre. Ce dimanche 17 novembre, nous avons pu avoir un entretien avec le procureur de la Réublique de Brest, Camille Miansoni. 

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En début de semaine, un réseau pédocriminel a été démantelé. 54 personnes soupçonnées de diffuser des images sur la messagerie Télégram ont été interpellées en France dont un Finistérien. Cet homme, père de famille âgé de 37 ans a été arrêté à Scaër, dans le Finistère. Il a été mis en examen pour des viols et agressions sexuelles sur mineurs et placé en détention provisoire. Entretien exclusif avec le procureur de la République de Brest, Camille Miansoni. ©France3 Bretagne

Télégram dans le collimateur de la justice


Pour rappel, ces quatre mises en examen découlent d'une enquête, débutée il y a plusieurs mois par l'OFMIN, l'Office mineurs de la direction nationale de la police judiciaire.

En juillet 2024, les enquêteurs avaient identifié "deux mineurs victimes de viols et de traite des êtres humains aggravée". Deux suspects avaient alors été identifiés et placés en détention provisoire. Grâce à ces éléments, les policiers ont pu infiltrer des groupes de messagerie sur l'application Telegram, utilisés par les pédocriminels pour échanger des contenus, et notamment des images et vidéos d'abus qu'ils avaient commis.  

Un réseau énorme, mondial


 "Plus de 10 000 pédocriminels, issus de 50 pays différents", ont été identifiés par les enquêteurs. Ils ont échangé "plus de 70 000 messages et 23 000 images pédocriminelles" sur ces réseaux Telegram, dont beaucoup des contenus étaient issus de "production personnelle" des utilisateurs, décrit le parquet.  
 
Parmi les 4 personnes interpellées, figure un homme de 37 ans, interpellé dans le Finistère, sur la commune de Scaër, mis en examen jeudi à l'issue de sa garde à vue. Il est visé par une enquête pour viols, agressions sexuelles aggravés sur mineur de 15 ans, consultation habituelle, enregistrement, détention et diffusion de l'image d'un mineur présentant un caractère pornographique. Trois victimes mineures ont été identifiées au terme des investigations. Le mis en cause est connu de la justice, "déjà condamné, mais pour des faits d'autres natures". Il a été placé en "détention provisoire".  

L'interpellation du PDG de Télégram a facilité l'enquête


Le procureur indique que l'interpellation, en août, du PDG de l'application Telegram, Pavel Durov, a facilité "l'identification des cibles priorisées et localisées en France, comme à l'étranger". Le 25 août, Pavel Durov avait été interpellé à l'aéroport du Bourget, puis mis en examen et placé sous contrôle judiciaire, accusé de "complicité d’administration d’une plateforme en ligne pour permettre une transaction illicite, en bande organisée". 

"Cette opération souligne à nouveau que Telegram est une plateforme très prisée de la sphère pédocriminelle, qui s'y sent encore à l'abri malgré l'interpellation de son PDG", conclut le parquet.  

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