Dans le Cantal, le tunnel du Lioran, emprunté par près de 5 000 personnes par jour, voit ses portes fermées tous les premiers mardis de chaque mois. On vous explique pourquoi.
Depuis son ouverture en 2007, le tunnel du Lioran permet de diminuer le temps de trajet de milliers d'automobilistes. 5 000 en moyenne, par jour. Bien qu'utile, le passage doit fermer ses portes une fois par mois. Tous les premiers mardis précisément : "Ces fermetures ne sont pas organisées par hasard", indique Benoit Pratoussy, chef de centre d'exploitation à Murat (Cantal) pour la Direction interdépartementale des routes du Massif Central (DIR).
Avec son équipe, il veille au bon fonctionnement de tous les équipements du tunnel. Une veille qui demande un entretien et, surtout, trois jours d'examen. Dont un qui nécessite une fermeture totale du passage. En début de chaque mois, entre 600 et 650 points sont testés afin de vérifier leur état de marche.
Le bon calibrage des éclairages, les caméras de vidéosurveillance, la fermeture automatique des portes, la ventilation du niveau d'air, la ventilation de crise... La vérification de certains points nécessite une fermeture totale pour permettre aux équipes de la DIR d'effectuer de nombreuses simulations, notamment celles liées à la Détection Automatisée d'Incidents (DAI) : lorsqu'un individu s'introduit à pieds dans le tunnel ou qu'un véhicule s'arrête en pleine voie, un signal est envoyé à la DIR qui décide d'une fermeture à distance du site.
Des mesures prises après la catastrophe du Mont-Blanc
L'ouverture du deuxième tunnel du Lioran (en remplacement d'un premier passage jugé "très dangereux") avait été scrutée de près par les autorités publiques : "Son inauguration intervenait moins de 8 ans après la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc. Il se devait d'être extrêmement bien doté en équipements de sécurité", explique Benoit Pratoussy.Ci-dessous, l'ancien tunnel du Lioran ouvert de 1843 à 2007 :
Environs de Murat. Le tunnel du Lioran. à Laveissière #cartepostaleancienne #cpa ? https://t.co/LuXa4BeZwz pic.twitter.com/LeIrJcTpS1
— Cartorum (@cartorum) December 4, 2019
En 1999, un incendie, qui a duré près de 53 heures dans le passage transalpin, avait fait 39 morts. Suite à cette catastrophe, la sécurité des tunnels a été particulièrement renforcée. L'ouverture du tunnel du Lioran avait été actée en présence de Brice Hortefeux, alors ministre délégué aux Collectivités territoriales, et Dominique Bussereau, ex-secrétaire d'Etat chargé des Transports.
"Les tunnels sont des ouvrages routiers non-courants. Ils sont beaucoup plus surveillés que d'autres infrastructures routières", précise le chef de centre d'exploitation. Tous les tunnels sont examinés de près avec des batteries de tests : "Selon leur configuration, ils peuvent fermer à différentes cadences et à différentes dates. Pour le tunnel du Lioran, il a été décidé que cette fermeture aurait lieu tous les premiers mardis de chaque mois", conclut Benoit Pratoussy.