Jean-Marie Songy : « l’avenir du festival d’Aurillac, ce sont les artistes qui vont le faire vivre »

Jean-Marie Songy tire sa révérence au festival de théâtre de rue d’Aurillac. Ce personnage clé nous parle dans un entretien de son passé, de son présent et du futur dans le festival d’Aurillac en tant que directeur artistique.
 

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Le directeur artistique s’est entretenu avec nous sur cette Xième édition du festival de théâtre de rue d’Aurillac, du 22 au 25 août. Une édition qui sera la dernière pour Jean-Marie Songy. 


Parlez-nous de votre passé et de votre arrivée dans le festival d’Aurillac ? 
 

Avec la compagnie "Turbulence", on est repérés par Michel Crespin et sa clique en 1987. Donc moi, je suis amené à venir au festival d’Aurillac en 1987 pour faire du repérage, donc j’étais assez fier de venir. L’année précédente, je faisais un peu la gueule parce que c’étaient toujours les mêmes qui étaient programmés. Le théâtre de l’unité notamment. Et donc on fait un spectacle ici, qui s’appelle Le chaos folklorique, et qui nous permet un peu de mettre un pied dans l’étrier du national. Même si notre objectif, c’était surtout ne pas être programmé ailleurs. Donc on est venus dans un climat de défiance par rapport au milieu, en gros, est-ce que vous allez accepter de programmer un spectacle complètement irrévérencieux, un peu provoquant. Ce moment-là a été important, c’était une connexion avec Michel Crespin. L’année suivante on est revenus en off, avec un spectacle qui s’appelait Le rôdeur, c’était un texte contemporain d’un auteur lyonnais et c’était en extérieur. C’était plutôt une proposition atypique dans les arts de la rue. L’année d’après, en Champagne-Ardenne, on crée un festival « Furies », qui a aussi permis à Michel de se rendre compte qu’on était un peu comme lui, acteurs, créateurs, et aussi avec cette volonté d’accueillir d’autres gens. 
Crespin déjà, il en avait marre de ce qui se passait ici, il était débordé. C’était plutôt un cartésien, il ne voulait pas que ça déborde trop. Moi ça m’intéressait bien le bordel, il l’avait pressenti. On avait déjà travaillé ensemble sur les compagnies de passage repérées (ancien nom des compagnies off). 
Et donc, il me dit au coin d’une table, place Saint-Géraud, si tu veux, je te donne la direction, après trois années d’assistanat. Ça m’a donné un peu le vertige, j’étais là en 1990, je venais d’avoir un gamin, j’avais une compagnie, un festival, la machine s’accélérait beaucoup. Et finalement, je lui ai dit allons-y. 
Et ensuite, il y a eu le festival d’Aurillac de 1994 à aujourd’hui. Cette vie à Aurillac m’a permis d’expérimenter d’autres types d’événements ailleurs, dans le sens où je n’étais pas à plein temps sur l’association Éclat. Ça m’a permis une liberté de déplacement, et de rencontres. Mon passé, c’est ça, et aujourd’hui, c’est encore un peu ça. 


Justement le présent, qu'est-ce-que vous pouvez nous en dire ? 


Aujourd’hui on est sur un festival. Une Xième édition, après la 69e, la 30e édition ou la 30 bis. Donc on s’amuse d’une certaine façon de ce temps qui passe et qui ne doit pas nous amener à quelque chose de figé. Depuis la 30e, on réfléchit à ça déjà, à ne pas s’endormir. Malgré tout la machine est très puissante. Ce qui a été mis en place avec les artistes, ce sont les artistes qui pilotent, d’une certaine façon, ce grand rassemblement public, il est dû à cette concentration, cette réunion familiale. Alors sur cette édition X, ça me plaisait bien cette ambiguïté. Le X, on peut entendre ce qu’on veut, mais c’est lié à l’inconnu.
 

Le futur, vous le voyez comment ? 


Je ne vois pas de choses nouvelles, c’est peut-être pour ça que je veux le transmettre. Le festival doit au moins garder un ou deux caractères : notamment, que l’on ne dise jamais non à des artistes de rue qui veulent venir jouer dans le festival s’ils sont évidemment dans une écriture dramaturgique, s’ils sont dans du spectacle avec des corps réellement sur scène incarnés et une écriture narrative un minimum. Après cette idée-là, je pense qu’elle n’est pas vraiment très nouvelle donc on peut étendre le festival, on peut encore plus le concentrer, on peut géographiquement l’étaler encore plus sur une plus grande surface. 
L’avenir d’Aurillac, c’est comme celui d’Avignon, ce sont les artistes qui vont continuer à le faire vivre et qui vont continuer à nous proposer des projets, qui sont adaptés à notre manière de faire. 
Quelqu’un qui parle dans la rue, qui raconte une histoire sur un cageot, ce n’est pas la même chose que quelqu’un qui est dans une salle de théâtre. C’est complémentaire. 
Après, on peut très bien imaginer une manifestation de théâtre de rue avec une orientation plus orientée arts plastiques, vers la danse par exemple. 


Vous avez déjà une idée de qui pourrait vous remplacer ? 


Ce n’est pas moi qui vais les choisir. Aurillac, c’est une institution avec des règles de recrutement assez strictes. Ce n’est pas moi qui vais m’engager avec quelqu’un pour l’avenir. Je ferai attention à ce qui se passe surtout avec l’équipe du festival, je ne vais pas les abandonner même si je n’ai aucun droit. 


Vous êtes fiers du parcours accompli ? 


Je suis fier oui des relations que l’on a établies avec les habitants et les artistes, donc je suis fier d’avoir participé à cette organisation artistique. Je ne regrette rien d’autre que l’équipe qui va rester.

 

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