Lundi 20 novembre, à 10 heures, des agriculteurs se sont rassemblés devant la préfecture d’Aurillac dans le cadre d'une journée de mobilisation nationale. Dans le Cantal, le monde agricole est confronté à plusieurs problématiques et les agriculteurs attendent des réponses de l’Etat.
Des agriculteurs du Cantal se sont rassemblés à 10 heures devant la préfecture à Aurillac pour manifester. En effet, des problématiques nationales mettent en péril des professionnels du département, dénonce Joël Piganiol, président de la fédération départementale des agriculteurs (FDSEA) : "Il y a quelques sujets liés à la situation du Cantal. On est confrontés à une problématique liée à ce qu’on peut constater dans le réseau des distributeurs. La semaine dernière, notre section laitière est allée visiter plusieurs GMS (Grandes et Moyennes Surfaces) d’Aurillac et a constaté une part significative de produits conçus avec du lait non français. On nous demande de produire de la qualité et d’être en phase avec les demandes des consommateurs et derrière, on nous met dans une situation de concurrence.”
Une situation sanitaire préoccupante
La situation sanitaire est également préoccupante avec la Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) sérotype 8 “qui nous affecte beaucoup” ainsi que la MHE (Maladie Hemorragique Epizootique) : “ On est confrontés à des exigences sanitaires très élevées avec un réseau de surveillance très étendu. Vis-à-vis de notre positionnement sur les marchés, on doit mettre en œuvre des niveaux de recherche sur les animaux très exigeants et très couteux. On est seuls pour trouver des solutions avec un coût assez important à assumer pour les éleveurs : l’analyse, la vacation des vétérinaires et le temps de travail en plus. La situation pèse sur la production, avec notamment une baisse significative de la production laitière chez nous ou des difficultés commerciales pour l’export de broutards”, indique Joël Piganiol. La quasi-totalité du département se trouve en zone réglementée au titre de la MHE.
Une baisse importante de la production
Les éleveurs souhaitent donc savoir si les pertes financières liées à ces maladies seront compensées. En effet, les éleveurs sont majoritaires parmi les agriculteurs dans le Cantal : “On est quasi exclusivement éleveurs, avec aujourd'hui une proportion plus importante d'éleveurs en bovin viande. Mais il reste aujourd'hui plus de de 2 000 élevages qui produisent du lait et donc qui sont directement touchés par la situation sur la production laitière en particulier. On a des situations qui sont lourdes pour certains, avec des baisses de production, des impacts sanitaires”, indique Joël Piganiol.
Vis-à-vis de l'organisation des filières, on s'appuie toujours sur la loi Egalim, avec cette exigence de mettre un prix, une valeur sur tout ce qui sort de nos exploitations.
Joël Piganiol, président de la FDSEA
Le président de la FDSEA insiste : “On voit encore aujourd'hui, avec les obligations de porter des négociations commerciales de manière anticipée que, régulièrement, on essaie de porter atteinte à cette loi. On demande à ce que l'État ne cède pas à la pression, soit de la grande distribution, soit d'élus qui ont une approche libérale et qui veulent nous ramener toujours à une situation de producteurs de minerais". Pour ces agriculteurs, la qualité exigée pour leurs produits doit avoir un prix.