A compter du 11 mai, les gîtes de France pourront accueillir à nouveau des vacanciers venant de moins de 100km. C'est ce qu'à signifié le Secrétaire d'Etat au Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne, au Président des gîtes de France du Cantal à la veille du déconfinement. Une reprise attendue impatiemment.
C’est une bonne nouvelle qui est arrivée à deux jours de la fin du confinement : dès le 11 mai, les gîtes de France vont pouvoir recommencer à recevoir des clients, s’ils parcourent moins de 100 kilomètres depuis leur domicile. Chaque été, grâce au tourisme, le Cantal enregistre plus de 3 millions de nuitées. Une activité qui génère près de 3.000 emplois directs. Depuis deux mois, tout le secteur est très inquiet des conséquences de l’arrêt imposé par la lutte contre le coronavirus Covid 19.
A Vic-sur-Cère dans le Cantal, depuis le début du confinement, c'est le fils d'Elisabeth et Patrick qui occupe les lieux, une grange du 18ème siècle, entièrement rénovée. Un gîte 4 étoiles, de 240 m², pourtant vide de vacanciers car leurs gîtes n'enregistrent, depuis plusieurs semaines, que des annulations. "On en est à 15 annulations. Quinze week-ends, c’est une perte financière de 7.500 euros" précise Patrick Rocton. Sans compter les 1.600€ de frais bancaires pour reporter leurs échéances de prêt.
Alors les Rocton se préparent à faire face aux futures exigences des protocoles sanitaires d'accueil, jusqu'au jacuzzi... "Ce qu'on envisage de faire comme protection supplémentaire c’est de changer l’eau entre deux locations, chose que a priori quand le brome et le PH sont bien respectés, ce n’est pas nécessaire, ce n’est pas indispensable. Donc ça serait une précaution supplémentaire".
Dans le restaurant du camping La Pommeraie, mètre en main, Jean-Louis Galidie est lui aussi à l'épreuve d'un sacré casse-tête. "On est obligés de créer cette distance. On va supprimer pas mal de tables, au moins la moitié car vous voyez que c’est un petit peu chargé et on va se retrouver avec un schéma un peu particulier" dit-il
Pour l'heure, Jean-Louis Galidie ne sait pas encore quand son camping pourra ouvrir ni dans quelles conditions : faudra-t-il restreindre le nombre de baigneurs, condamner la piscine couverte et les barbecues collectifs ? Sans toucher au côté convivial des lieux bien sûr. "On sera obligés de casser les prix malgré tout, de faire des réductions pour attirer le client et je pense que sur l’ensemble de la France, ce sera quelque chose de collectif. On va se retrouver parfois jusqu’à moins 40 %" estime ce professionnel du tourisme dans le Cantal. Pour sauver ce qui peut encore l'être tous veulent compter sur la clientèle locale et sur un coup de pouce de l'Etat avec la levée de la contrainte des 100 kilomètres.
Pour Jean-Louis Galidie "On a perdu 3 mois de saison alors qu’on a investi énormément cette année, on a ouvert un nouveau parc locatif avec des chalets et pour les rentabiliser on était obligés d’ouvrir de Pâques à Toussaint. Donc depuis déjà les vacances d’Avril on a eu aucun client, sinon que des défections. Nous créons ici beaucoup d’évènements ; l’Auvergne et le Cantal sont propices à créer des regroupements familiaux, sportifs… Tout a été annulé, tous les week-ends ont sauté, on se retrouve avec une saison qui débute après un bon quart passé. La confiance des étrangers qui ne seront pas présents, il ne faut pas rêver ; car l’industrie du camping c’est avant tout une clientèle étrangère des pays du nord, de la Belgique et la Hollande qui ne passeront pas la frontière, en tous cas très peu. Ça va limite le nombre de clients même si les Français effectivement venaient dans le cantal, même s’ils partent en vacances, restent en France, la majeure partie des clients qui viennent dans le Cantal, les clients étrangers ne seront pas là. Ce sera compliqué".