Cantal. Randonneuse tuée dans un accident de chasse : "C'était une fille très gentille, réservée mais toujours de bon coeur "

Après le décès d'une randonneuse de 25 ans, samedi 19 février 2022 dans le Cantal, suite à une battue aux sangliers, les réactions sont nombreuses. Des internautes révoltés que l'on puisse prendre une balle juste en randonnant. Des politiques qui demandent plus de régulation de la chasse. Et surtout ses copains d'enfance qui pleurent la mort d'une amie.

Leur voix est remplie d’émotion. L’émotion d’avoir perdu une amie. Des mots énoncés lentement, calmement. Avec l’accent chantant de ces coins d’Occitanie.  Mais si respectueux.

« Je la connais depuis tout petit, depuis mon enfance. Nous avons fait l’école primaire ensemble », témoigne un jeune homme qui souhaite rester anonyme. Nos équipes l’ont rencontré dans les rue de Flagnac, le village de l’Aveyron où avait grandi Mélodie Cauffet. La jeune femme de 25 ans est décédée samedi 19 février 2022 dans un accident de chasse à Cassaniouze dans le Cantal.

Une fille pétillante

La tristesse s’est emparée de cette commune de 1000 habitants où tout le monde se connaît. « C’était une fille très gentille », continue le jeune homme. « Elle était très réservée mais toujours de bon cœur. Assez pétillante quand même. C’est une fille qu’on appréciait beaucoup. C’est un choc d’apprendre cette nouvelle. »

« Nous jouions ensemble sur la place de l’église », confie une jeune femme rencontrée également sur la place du village. « On n’a même pas les mots, on ne réalise pas du tout en fait. On voit les faits divers, ça arrive, mais on ne se dit pas que ça pourrait nous toucher. » Cette amie d’enfance de Mélodie se souvient d’elle comme une jeune femme passionnée de nature, qui se baladait très souvent avec son chien.

Passionnée de mécanique

La jeune randonneuse était célibataire. Elle venait de quitter son emploi dans un magasin de bricolage pour passer son permis Poids-lourds. Elle était aussi passionnée de mécanique.

La mort de Mélodie Cauffet fait réagir au-delà même de son cercle de proches. Sur ses réseaux sociaux, ils sont nombreux à déplorer que l’on puisse mourir en randonnant. « Encore un meurtre d’une jeune randonneuse qui ne voulait rien d’autre qu’aimer et profiter de la vie », écrit un internaute. « "La chasse est un loisir" ...Rien que cette phrase devrait vous choquer. De nos jours , la chasse n'a plus aucune utilité et ne commencez pas à me pomper l'air avec vos " Gneu gneu gneu régulation de la nature " . La nature n'a besoin de personne pour se reguler. », s’énerve une autre.  

Le monde politique s’exprime également. Berangère Abba, secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité déplore « un drame insoutenable et inacceptable. » Elle promet dans un tweet que « les décisions suivront » après les conclusions de l’enquête.

Yannick Jadot, candidat EELV à la présidentielle, rappelle que 61 % des Français sont favorables à l’interdiction de la chasse pendant les week-ends et les vacances scolaires » :  « Il nous faut plus réglementer cette activité, il y a urgence ! »  

A Flagnac dans l’Aveyron, les amis de Mélodie Cauffet envisagent d’organiser une marche blanche en souvenir de la jeune randonneuse, tuée d’une balle calibrée pour un sanglier.

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