A cent ans et quatre mois, Lucienne Escourolle tient toujours son café-restaurant dans un petit village du Cantal. Elle n'a jamais quitté Marchastel. Depuis plus de quatre-vingts ans elle est tous les jours derrière son comptoir, son bistrot est le rendez-vous des Marchastellous.
Lucienne essuie des verres au fond du café depuis 1933, son bistrot, c’est toute sa vie et toute l’histoire du XX éme siècle : elle se souvient d’un temps où les femmes n’avaient pas le droit de consommer dans son café.
Depuis son comptoir, Lucienne a observé l’évolution des mœurs et des mentalités. Née en 1915, elle a vu passer deux guerres et tant de changements. Les photos de sa vie sont toute une histoire, ses souvenirs ont cent ans mais Lucienne se sent encore jeune.
Y'a que mes pieds qui m'ont déplacée. Mais j'ai bien marché.
Elle a regardé le siècle de loin, à l’abri de Marchastel qu’elle n’a jamais quitté sauf pour quelques petits voyages. Les moyens de transport modernes ? ça ne la tente pas. Elle n’a jamais pris l’avion, ne sait pas faire de vélo.
Elle a quand même tenté la moto pour la première fois à quatre-vingt dix-sept ans mais, bof, elle n’a pas été emballée.
Son seul regret : le temps qui passe trop vite "j'aimerais mieux n'avoir que cinquante ans. Je ne sais pas si je ressens vraiment que j'ai cent ans. Je me crois toujours à quatre-vingt."
Son secret de jouvence : le vin pétillant et les rencontres. Elle aime fêter cette victoire face au temps qui passe avec sa famille : une grande soeur de cent-deux ans et deux petites soeurs nonagénaires.