Déserts médicaux : le Cantal veut attirer de nouveaux médecins en leur proposant d’être salariés

Pour combattre le manque de médecins installés sur l’ensemble de son territoire, le département du Cantal a décidé le 24 juin d’adhérer au dispositif porté par la Région Auvergne-Rhône-Alpes « Ma région, ma santé ». Il permettra de cumuler plusieurs financements pour couvrir le salaire de nouveaux médecins installés dans des centres de santé.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

C’est une réalité désormais bien connue, les campagnes n’attirent plus les jeunes médecins et les départs à la retraite des plus âgés sont rarement compensés par de nouvelles installations. Le Cantal n’échappe pas à cette tendance qui voit les patients privés d’un professionnel de santé indispensable. Une difficulté aggravée par les souhaits des nouveaux diplômés qui veulent concilier activité professionnelle et vie privée. Nombre d’entre eux hésitent à se lancer dans une activité libérale, préférant exercer au sein d’un groupement, y compris avec d’autres soignants (infirmiers, kinés, dentistes…) et sous le régime du salariat.

En décidant d’adhérer au Groupement d’Intérêt Public « Ma région, ma santé » initié en mai 2022 par la Région Auvergne-Rhône-Alpes, le département du Cantal pourra, comme le département voisin de l’Ardèche, participer aux premières expérimentations de « portage » de centres de santé et salarier des professionnels de santé.

Concrètement, comme l’a expliqué la conseillère départementale Dominique Beaudrey lors de la cession du 24 juin à Aurillac, la Région couvre 50% des charges non couvertes par les produits du centre de santé, la part du département peut être de 20 ou 50% (s’il y a mise à disposition de locaux ou non),  30% pour les communes ou intercommunalités.

L’adhésion à ce dispositif a été votée à l’unanimité, les différents groupes saluant « un des moyens que nous pouvons utiliser localement pour combler un peu le déficit médical que compte le département » (Marie-Hélène Roquette, majorité départementale), alors que Céline Charriaud (de la majorité départementale également) notait que « Ce salariat des médecins est un coût complémentaire mais dont nous avons besoin pour nous donner toutes les chances de combler les manques sur le territoire ».

Objectif : une offre satisfaisante sur le territoire

Pour le président du Conseil départemental du Cantal Bruno Faure (LR), « La première question à laquelle il va falloir répondre, c’est : est-ce que nous avons des candidats médecins pour venir être salariés dans le département du Cantal ? L’idée première étant d’attirer de nouveaux médecins et pas de salarier des médecins qui sont déjà en activité dans le département, quoique si ça évite que ceux-ci partent exercer leur activité à l’extérieur, ça peut également avoir des vertus. On va essayer d’identifier un ou deux sites pour démarrer, pour arriver à lancer l’opération. Ça peut être une rampe de lancement pour des étudiants qui ont terminé leur cursus ; basculer directement sur le libéral peut être un frein parce qu’il a pas mal de choses à régler, administratives ou autres. Mais si la greffe prend sur le secteur où ils sont, ça peut être bon. On va prioriser les médecins mais si le dispositif fonctionne, il pourrait être ouvert à d’autres professions médicales ».

Un levier pour lutter contre les déserts médicaux

Une initiative saluée par Docteur Jean-François Collin, le président du Conseil départemental du Cantal de l’Ordre des médecins qui avait été consulté en amont : « C’est une idée simple pour proposer un poste de salarié, c’est intéressant pour le département et la collectivité médicale car cela permet d’apporter une offre médicale dans des territoires sous-dotés comme le Rouget, le sud Cantal, La Feuillade-en-Vézie et la vallée de l’Allanche par exemple ».

Ils sont 400 médecins actifs dans le Cantal (et 150 retraités dont une cinquantaine exerce une activité partielle) dont 120 généralistes libéraux engagés dans les soins de premier recours. Utilisant un langage inspiré de sa pratique médicale, il précise à propos de l’évolution du nombre de médecins dans le département : « On a arrêté l’hémorragie, on a stabilisé la situation. Tous les coups de pouce sont bons parmi toutes les actions en cours : l’accueil des internes, les mesures fiscales, les opérations d’accueil tous les semestres où l’on fait valoir les avantages professionnels et pour la vie familiale. Ce dispositif est un bon levier pour lutter contre ce problème de démographie médicale dans le département ».

Selon l’Atlas de la démographie médicale 2021 établi par le Conseil National de l’Ordre des Médecins, le nombre de généralistes dans le Cantal a reculé de 16,4% entre 2010 et 2021 (contre 9% pour la France). La moyenne d’âge des médecins dans le département est de 49,1 ans.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information