Avec son spectacle "Humanus Comicus", la compagnie "El Mundo Costrini" a mis dans sa poche le public du parvis de l'Hôtel de Ville d'Aurillac. Rencontre avec son créateur, Sebastian, clown argentin qui a fait le tour du monde avant de se produire dans le Cantal ....
A l'heure de commencer son premier spectacle sur le parvis de l'Hôtel de Ville d'Aurillac, le clown de "Mundo Costrini" se trouve face à quelques dizaines de spectateurs. Mais qu'importe : le voici qui va alpaguer le passant pour le convaincre de rester.
A coup de petites saynètes improvisées, le voici en train d'imiter dans son dos un accro au téléphone mobile qui n'a rien remarqué. Plus loin, le voici qui qui fâche pour de faux un retardataire. Rien ne lui échappe, tout détail devient matière à faire rire.
Cela fait 22 ans que cet Argentin tourne à travers le monde entier. 45 pays au compteur dont le Japon, la Chine, la Corée ou encore Djibouti, ça forge une expérience : "Le monde entier rit presque de la même chose même si l'intensité change. On travaille sur des choses universelles comme le visuel ou le ridicule. On utilise beaucoup les onomatopées, on a même des versions sans texte du spectacle pour les pays dont on ne parle pas la langue."
Aurillac, un public exigeant
Entre temps, la place s'est garnie : place au spectacle proprement dit ! D'un fakir farceur à un magicien qui dévoile involontairement les secrets de ses tours, c'est hilarant. Le public est invité à participer. Un des spectateurs se souviendra longtemps de sa chorégraphie contemporaine en tutu rose. Notre clown, Sebastian dans le civil, explique : "C'est le travail du clown de rue : il y a tout le temps une connexion avec le public. A Aurillac, c'est un bon public mais pas un public facile : après 30 ans de festival, ils ont vu beaucoup de choses... Si on arrive à surprendre le public ici, ça veut dire que le spectacle marche bien !"Avant de terminer, Sebastian indique qu'il souhaite faire passer un message. A travers un dernier zapping d'extraits télévisés mimés sur la scène, il veut nous faire réfléchir sur le pouvoir de la télévision. "Faire passer un message n'est pas obligatoire, mais pour moi, c'est important ! Si tu fais rire une heure, c'est plus facile : les gens sont plus ouverts, prêts à le recevoir, à condition qu'il soit passé avec poésie et sans agressivité. On n'est pas là pour faire des discours. On est dans un monde compliqué, le monde a besoin de rire, de poésie et d'union."
Le spectacle se termine. La place à présent remplie se lève pour ovationner l'artiste. Prochain spectacle le lendemain, à la même heure. Le bouche-à-oreille, lui, est déjà à l'oeuvre ...
Le site de l'artiste : http://www.mundocostrini.com/
Représentations sur la scène de l'Hôtel de Ville jeudi et vendredi à midi, puis place du Gravier samedi à 17h30.