Glissements de terrain : "On touche du doigt le réchauffement climatique"

Deux portions de route se sont effondrées à quelques jours d'intervalle à Saint-Cernin et à Carlat dans le Cantal. Et ce ne sont pas des cas isolés. 250 points à risques sont recensés dans le département.

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Un trou béant mord désormais la route départementale. Tout a commencé par une chaussée qui se déforme, avant que la terre ne se dérobe complément sous le goudron. Dans la nuit de lundi à mardi 5 mars, une portion de plusieurs dizaines de mètres s'est effondrée sur la RD 922 au niveau de la commune de Saint-Cernin.

Plus tôt dans la journée, le même phénomène frappait la ville de Carlat. La route a commencé par s'affaisser de quatre mètres lundi, avant d'être complètement emportée dans la pente mercredi. Un trou d'une trentaine de mètres barre totalement l'accès qui dessert le lieu-dit de Celles.

Ces deux glissements de terrain ont eu lieu à quelques jours d'intervalle. Et ce ne sont pas des cas isolés. Le département indique surveiller continuellement 250 points à risques d'affaissement ou d'éboulement, sur les 4 000 kilomètres de routes départementales que compte le Cantal. 

"Ces accumulations d'eau, ces sols ne les supportent pas"

Ces phénomènes de glissement de terrain sont dus aux phénomènes météorologiques. "Avec l'hiver pluvieux, comme il y en a de plus en plus souvent, et les étés de plus en plus secs qui créent des crevasses de plus en plus profondes, ça modifie les mouvements des eaux. Le comportement hydrique change", explique Didier Roux, de la direction des routes départementales. 

"Je pense qu'on touche du doigt le réchauffement climatique : ces accumulations d'eau, ces sols ne les supportent pas", poursuit-il. 

A Saint-Cernin, le remblai s'est gorgé d'eau. "Elle ne s'est pas évacuée pour une raison qui reste à déterminer, le poids a augmenté et le sol n'a pas supporté", détaille Didier Roux. Heureusement, la zone était surveillée de près.

Le département a pu ordonner la fermeture de la circulation dans la nuit et éviter que le sol ne se dérobe sous les roues des véhicules. Les automobilistes doivent désormais faire un détour par Saint-Cernin pour éviter la route barrée.

Des pluies intenses 

A Carlat, ce sont aussi les conditions météorologiques et la géologie qui sont responsables de l'effondrement de la route communale, selon le maire. "Cette route nous pose problème depuis 25 ans, elle passe sur une zone d'argile dans un secteur pentu. L'argile se rétracte l'été sous l'effet de la chaleur et se gonfle l'hiver avec la pluie, ça engendre des déformations", détaille Yves Alexandre. 

Mais selon l'édile, cette année a été exceptionnelle. "Jusqu'à présent, on avait des hivers assez froids avec de la neige, ce qui permettait à l'eau de s'écouler tout doucement à mesure que la neige fondait. Mais cette année, on a eu plutôt de la pluie et de manière concentrée et intense sur certaines périodes", relate Yves Alexandre.

 

"Les contraintes hydriques sur les matériaux sont plus intenses qu'auparavant", conclut-il. Selon les experts du Giec, les phénomènes météorologiques de pluies intenses et de sécheresses vont se multiplier dans les prochaines années. 

Des véhicules de plus en plus lourds

A ces phénomènes météorologiques s'ajoute un autre facteur d'inquiétude pour Yves Alexandre. La plupart de ses petites routes communales ont été construites il y a longtemps, pour supporter le poids des véhicules de l'époque. "Quand il fallait faire passer une 2 CV, ça allait. Mais aujourd'hui, avec le tonnage des voitures des particuliers, les poids lourds ou les engins agricoles, l'ensemble de nos petites voiries sont mises à rude épreuve", s'inquiète le maire. 

Malgré les précipitations annoncées dans les prochains jours, l'élu ne s'inquiète pas pour les autres portions de la route qui mène à Celles : "Toute la bande argileuse s'est décrochée, il n'y a plus rien à craindre localement à court terme." Il attend désormais le résultat des expertises techniques pour savoir si la route pourra être reconstruite ou si la zone est trop dangereuse. Auquel cas, il faudra trouver un nouveau chemin pour rejoindre le lieu-dit.

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