L'islamiste Djamel Beghal, considéré comme le mentor de Chérif Kouachi et d'Amédy Coulibaly, deux des auteurs des attentats de janvier 2015 à Paris, a été expulsé lundi 16 juillet vers l'Algérie. Il avait été assigné à résidence dans le Cantal, à Murat, en 2009. 

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L'islamiste Djamel Beghal, considéré comme le mentor de Chérif Kouachi et d'Amédy Coulibaly, deux des auteurs des attentats de janvier 2015 à Paris, a été expulsé lundi 16 juillet vers l'Algérie à sa sortie d'une prison française. 
Libéré en 2009, Djamel Beghal est assigné à résidence dans le Cantal, en attendant une possible expulsion - à laquelle s'oppose alors la CEDH. Des photos le montrent au côté d'Amédy Coulibaly, venu lui rendre visite. Il est à nouveau arrêté en 2010, et a passé au total une dizaine d'années à l'isolement.
Cet Algérien de 52 ans, déchu de la nationalité française, a quitté la prison de Vezin-le-Coquet, près de Rennes "vers 5h30 en vue d'être reconduit à la frontière", selon une source syndicale, et il a décollé peu après 10H30 de l'aéroport de Roissy en direction d'Alger, ont indiqué des sources proches du dossier. "Il a été libéré ce matin à 5H20, pris en charge par la police aux frontières. Il a adopté un comportement calme et n'a pas été surpris de l'heure de son départ", a précisé l'administration pénitentiaire à l'AFP.

Dans le viseur des autorités françaises depuis le milieu des années 1990, Djamel Beghal a été déclaré expulsable en 2007, deux ans après avoir été condamné à 10 ans de prison pour association de malfaiteurs terroriste.
À Vezin-le-Coquet, en Bretagne, il terminait de purger sa seconde peine de dix ans de prison pour un projet d'évasion en 2010 de Smaïn Aït Ali Belkacem, ancien du Groupe islamique armé algérien (GIA) condamné à perpétuité pour l'attentat à la station RER Musée d'Orsay en 1995 à Paris.
Les autorités françaises, qui souhaitaient le voir retourner en Algérie, discutaient depuis plusieurs semaines avec Alger des conditions de son retour dans son pays natal qu'il avait quitté à l'âge de 21 ans pour venir en France.
 

"Solution adéquate"


"Nous travaillons avec les autorités algériennes. Les choses avancent, c'est un travail délicat. J'espère que nous allons trouver la solution adéquate", avait confié jeudi la ministre de la Justice Nicole Belloubet. Beghal était lui-même favorable à cette option. "Il y a 10 ans, nous avions bloqué son expulsion vers l'Algérie en raison du risque de torture encouru. Le climat lui apparaît désormais plus apaisé", a expliqué à l'AFP son avocat Bérenger Tourné.
En juin 2017, il avait lui-même déposé une demande de "libération conditionnelle-expulsion" vers l'Algérie qui avait cette fois été rejetée par la justice française en raison de doutes sur son "algérianité".

Cette fois, Djamel Beghal tenait à surtout ne pas se retrouver à nouveau assigné à résidence, ce qui revenait pour lui "à rester privé de liberté d'aller et venir", avait expliqué Me Bérenger Tourné pour qui "rien ne devait plus s'opposer à son expulsion puisque tous savent maintenant qu'il est Algérien".
Quant à l'hypothèse d'un refus de l'Algérie d'accueillir son client, l'avocat parlait d'"une situation inédite" : "Si l'Algérie ne veut plus de lui alors qu'il n'y a aucun doute sur sa nationalité, alors, elle fait de lui une sorte d'apatride, ce qui est contraire au droit international", avait-il fait valoir.

Djamel Beghal aura effectué au total près de 17 ans de détention dans les prisons françaises. Il est devenu une référence pour trois générations d'apprentis jihadistes.
Condamné en 2005, il avait reconnu - avant de se rétracter en expliquant avoir été torturé par les enquêteurs émiratis -, avoir été mandaté par un proche de Ben Laden pour préparer un attentat contre l'ambassade et un centre culturel américains.
C'est à la prison de Fleury-Mérogis qu'il fait la connaissance des futurs auteurs des tueries de Charlie Hebdo et du magasin Hyper Cacher. Selon les enquêteurs, il devient leur "mentor", respecté pour sa "science religieuse". 
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