Si certains abîment ou dévorent les cultures, au potager, les insectes ne sont pas tous nos ennemis. Au contraire, certains peuvent même être d’une aide précieuse et doivent être préservés. Voici quelques insectes qu’il faut protéger pour garder ses plants en bonne santé.

L’été est la saison privilégiée pour prendre soin de son potager, mais c’est aussi celle où des insectes pointent le bout de leur nez. Si certains sont nuisibles pour les plantes, d’autres au contraire peuvent se révéler être de précieux alliés du jardinier. Adepte de la permaculture, Didier Flipo, maraîcher dans le Cantal, gère une chaîne Youtube appelée « Mon Potager Plaisir » où il dispense des conseils pour tirer le meilleur parti de son jardin.

Pour lui, l’amie du jardin par excellence est la coccinelle : « Le principal avantage, c’est que ça adore les pucerons. Les coccinelles et les larves de coccinelles, qu’il faut bien différencier des autres larves, mangent les pucerons. Souvent, les gens ne savent pas reconnaître les larves de coccinelles et les écrasent sans le savoir », explique Didier Flipo. Il est donc essentiel de savoir distinguer ces larves, qui consomment beaucoup de nuisibles.

Attirer les coccinelles

Les coccinelles mangent tout type de pucerons. Pour les attirer dans votre jardin, voici une astuce : « Ce que je recommande, c’est d’avoir des plantes plus ou moins sauvages autour du potager, y compris des mauvaises herbes. Ces plantes vont se faire attaquer par des pucerons, ça va attirer des coccinelles qui seront prêtes à agir le jour où il y aura des pucerons sur nos cultures », conseille Didier Flipo.

Les pucerons s’attaquent principalement à une plante ou une famille de plante en fonction de leur espèce. Ceux qui viendront se loger dans les mauvaises herbes laissées en marge seront donc inoffensifs pour vos cultures, comme le précise le spécialiste : « Ceux qui s’attaquent au sureau dans un coin du potager, par exemple, ne seront pas capables de se nourrir sur nos plantes potagères et ne seront pas une menace pour nous. En revanche, ils vont attirer les coccinelles, qui, elles, seront prêtes à agir. »

Syrphes et carabes, alliés parfois méconnus

Toujours pour se débarrasser des pucerons, les syrphes, qui ont l’apparence de petites guêpes, sont un prédateur idéal : « Elles sont inoffensives pour l’homme. Elles vont, elles aussi, pondre des larves qui vont se délecter de pucerons. On en voit beaucoup en ce moment », explique Didier Flipo. Selon le spécialiste, un syrphe peut pondre 3 à 5 œufs par potager et chaque larve sera capable de manger des dizaines de pucerons par jour. « C’est une aide vraiment précieuse », insiste Didier Flipo.

Contre les limaces, il existe les carabes. « C’est top, parce que ça mange des tonnes d’œufs de limace et ça peut même s’attaquer aux limaces elles-mêmes, qui font 3 fois leur taille. Les carabes se trouvent surtout dans les haies, donc si on peut s’arranger pour avoir une haie autour de son potager c’est un vrai plus », affirme Didier Flipo. Les carabes sont de gros scarabées très colorés, dont le corps est légèrement allongé.

Des insectes pollinisateurs pour de meilleurs fruits et légumes

Dans les rangs des alliés du potager, on retrouve tous les insectes pollinisateurs avec parmi eux le papillon : « Ils vont polliniser notamment les courgettes, les courges au sens large, les aubergines… », énumère Didier Flipo. « L’avantage d’avoir un fruit bien pollinisé, c’est que la plante sait que les graines qui sont dedans sont viables et donc elle va mieux nourrir ce fruit-là pour attirer les animaux fructivores qui vont répandre ces semences un peu partout », ajoute-t-il. Les fruits seront donc plus gros, plus sucrés et meilleurs. En revanche, les chenilles de papillon elles, sont parfois gourmandes de nos légumes : « Le choix est difficile ! » plaisante Didier Flipo.

De la même manière, les abeilles sont nos alliées : « Mettre une petite ruche de biodiversité dans un coin, pas dans l’objectif de récolter du miel mais juste pour qu’un essaim d’abeilles vienne s’y installer, c’est une bonne chose. Elles vont venir polliniser le potager. Ca ne demande pas d’entretien, elles se gèrent toutes seules », précise Didier Flipo.

La punaise prédatrice au secours du chou

Contre la punaise du chou, qui ressemble un peu au gendarme et qui grignotte les feuilles de chou, une autre punaise est notre alliée : « C’est une punaise prédatrice. Il y a quelques années, j’ai été envahi par les punaises du chou et, volontairement, j’ai décidé de ne rien faire pour attirer cette punaise prédatrice. Si j’avais lutté contre la punaise du chou, il aurait fallu lutter tous les ans. J’ai perdu beaucoup de choux mais les punaises prédatrices se sont installées dans mon potager. Elles régulent les attaques de punaise du chou », raconte Didier Flipo. L’objectif est de créer un équilibre dans son potager pour avoir ces insectes bénéfiques prêts à intervenir.

Diversifier les cultures

Pour préserver la biodiversité et protéger ces insectes tout en évitant les nuisibles, il faut diversifier ses cultures : « Plus on a de diversités, plus on aura d’insectes différents et plus ce sera bénéfique. Des insectes ravageurs, il y en a très peu par rapport aux insectes bénéfiques. Quand on essaye de limiter les insectes, dès qu’un ravageur arrive, il a le champ libre et devient vite très envahissant », explique Didier Flipo. Un maximum de diversité laisse moins de place aux ravageurs et à leur potentiel de nuisance. On peut par exemple penser à inclure à son potager des haies, des bandes enherbées, des bandes fleuries, des ronciers, du vieux bois ou des pierres sèches.

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