Dans ce petit village du Cantal, la cantine scolaire n’a rien d’ordinaire. Il faut dire que depuis puis de 10 ans, les élèves partagent leur repas avec les résidents de la maison de retraite. Une vraie réussite.
A Sainte-Illide, dans le Cantal, à l'heure du déjeuner, il ne faut que quelques minutes à la trentaine d'enfants de l’école primaire, pour rejoindre leur drôle de cantine. Chaque midi, ils viennent déjeuner à la maison de retraite. Robert, résident de l'Ehpad "Les jardins de Saint-Illide" explique : « Ils me connaissent. Cela fait plaisir. Ils sont trop mignons. Cela apporte un peu de gaité ». Annie, résidente de l’Ehpad, confie : « Cela fait plaisir de voir un peu de jeunesse. Cela égaie un peu ». Théo Magne, élève de CM2, souligne : « On a de la chance de manger avec les mamies et les papys. Cela doit leur faire un peu de bien car ils ne voient pas beaucoup d’enfants ». Jeanine Vidal, résidente de l'Ehpad ajoute : « Ils font un peu de bruit mais j’entends leurs voix et cela me fait plaisir parce que j’aime beaucoup les enfants, je ne peux pas dire le contraire. Je me vois vieillir car ils grandissent vite, trop vite même. Pour faire plaisir aux enfants, on a mangé il y a quelques jours des hamburgers. C’est une première pour moi ».
Des résidents qui ont "les yeux qui brillent"
Autour d'un même repas, à base de produits locaux, la complicité s'est installée, depuis 2012. Célia Jacquelin, directrice de l'Ehpad "Les jardins de Saint-Illide" précise : « On a des regards qui s’illuminent. Je voyais des tables de résidents avec les enfants où on se faisait des petits signes, où on rigolait. Il y a des yeux qui sont brillants. Je travaille pour cela, pour voir les yeux de mes résidents qui brillent ».
Jean-Pierre Cinqualbres, maire de Saint-Illide, estime : « Ici nous avons mis en place le principe de la cantine à un euro, pour environ la moitié des parents. Il y a aussi un tarif à 0,98 euro, et un autre à 3,30 euros ». L'Ehpad facture chaque repas 4,35 euros à la mairie, qui a même choisi de faire un geste envers les familles. Une mutualisation des moyens pour nourrir petits et grands, de 3 à plus de 100 ans.