Situé à Grenoble, tout près du quartier Mistral, le collège Aimé Césaire n'a pas choisi son nom par hasard. Des générations d'immigrés ont grandi dans ce quartier. A l'occasion du centenaire du poète, Milo Vouimba est venu délivrer une leçon d'histoire aux collégiens.
Martiniquais mais universel, révolté mais humaniste, homme politique mais toujours libre: le centenaire de la naissance d'Aimé Césaire, le 26 juin, donne lieu à des hommages à travers le monde pour saluer le poète mort en 2008 dont l'aura ne cesse de croître.
A Grenoble, le sculpteur Milo Vouimba a saisi une nouvelle fois son bâton de pèlerin pour se rendre au collège Aimé Césaire et dire les mots du poète, rappelant, comme lui, "ce n'est pas parce que l'abolition de l'esclavage s'est produite que les choses ont changé".
Poète, politique ou simplement une conscience
Le "Cahier d'un retour au pays natal" d'Aimé Césaire, publié en 1939, est devenu un classique. Césaire est aussi l'auteur des pièces "La tragédie du roi Christophe" et "Une saison au Congo".
L'homme qui pesait ses mots dans ses textes ne les mâchait pas en politique. Dans son Discours sur le colonialisme (1950) , il s'en prenait au "bourgeois du XXe siècle", qui "ne pardonne pas à Hitler (...) d'avoir appliqué à l'Europe des procédés colonialistes dont ne relevaient jusqu'ici que les Arabes d'Algérie, les coolies de l'Inde et les nègres d'Afrique". Habitué aux formules choc, Césaire démissionna du groupe communiste à l'Assemblée le 24 octobre 1956 pour dénoncer une tutelle de l'URSS "dont nous ne voulons plus". Dix ans auparavant, il avait obtenu la "départementalisation" de la Martinique.
Sur le site hommage-cesaire.net, les messages affluent: "Merci Aimé de m'avoir donné une identité", "Je suis fier d'être appelé Nègre grâce à vous", "Brave lutteur sans armes". On lui dit aussi: "que la terre te soit légère".