Près de 800.000 skis arrivent en France chaque année sur le marché, "révoqués" au bout de 2 ans en moyenne. 2500 tonnes finissent en cendres, à l'incinérateur. A Chambéry, une association, Art ski Tech a lancé un projet ambitieux de recyclage, dans le mobilier, mais aussi la construction.
Que faire des milliers de skis qui chaque année arrivent, en bout de course, dans les déchèteries?A Chambéry, Philippe a créé un magasin participatif, Ski'S Recycle. Il y vend, à des prix défiant toute concurrence, du matériel de glisse de seconde main....
Il s'est aussi impliqué dans le projet d'un collectif , pour lequel il collecte dès qu'il le peut la matière première...Voilà 4 ans que 4 jeunes gens ont créé l'association "Art Ski Tech" à Chambéry, en Savoie.
Leur ambition? Revaloriser les déchets du monde de la glisse. "le matériel devient démodé en moyenne au bout de deux ans", explique Christine , l'un des piliers du collectif . "Même s'il existe dans la région bon nombre de bourses à ski, de particulier à particulier, qui permettent d'offrir une seconde vie à ce matériel, près de 2500 tonnes de déchets finissent à la déchèterie. Les fixations en métal sont fondues, le reste est broyé ou incinéré. Or ces matériaux sont intéressants et offrent des possibilités, en matière de mobilier domestique, urbain, et même dans le bâtiment. C'est ce que nous avons décidé d'exploiter".
Les jeunes créateurs réalisent déjà des chaises, des tables, du mobilier urbain ou dédié au marketing, et à l'événementiel, mais ils veulent aller plus loin, et appliquer le principe dans le monde du bâtiment. Ils ont des liens réguliers avec des chercheurs spécialisés en recyclage de l'Université de Grenoble notamment.
Le processus n'est pas si simple : il faut en effet obtenir une homologation, et une certification pour pouvoir utiliser en toute sécurité les skis...comme matériau de construction.
La jeune association en tout cas est bien déterminée à défendre son idée jusqu'au bout. Mais le temps presse. C'est à titre bénévole qu'ils se sont lancés dans l'aventure. Leur concept est désormais abouti, mais pour le réaliser pleinement, ils auraient besoin de fonds.
Ils sont donc partis à la pêche, difficile, des subventions. "Si déjà on pouvait ne pas être obligés de collecter nous-mêmes les skis, -ce qui nous prend beaucoup de temps-et d'avoir une livraison gratuite,ça nous aiderait" explique Christine.
L'association, qui travaille ses créations pour l'instant dans un atelier partagé en Chartreuse manque aussi de locaux. Elle est à la recherche d'un lieu de stockage, et de fonds.